J'ai démarré tôt ce matin, puisque Pablo, qui en plus d'être un coureur d'Ultra Trail de premier plan (son programme de course qu'il m'a exposé hier est encore impressionnant) , est aussi pompier professionnel, devait se rendre tôt au travail. Le temps de partager un petit déjeuner, de dire au revoir à Anna qui partait elle faire un footing (elle avait bien entendu couru le semi-marathon la veille), et nous voilà partis.
Quelques minutes plus tard, je retrouve le chemin là où je l'avais laissé, le pont de chemin de fer (infranchissable à pied) en moins. Nous nous disons au revoir, je remercie mon ami pour son bel accueil, et me voilà à nouveau sur le sentier.
L'étape n'est pas très longue, 46 kilomètres, je vais donc pouvoir prendre mon temps.
Mes jambes et mon état général, j'ai un peu pris froid, me le réclament aussi. Néanmo,,ins, mes premières foulées sont relativement alertes.
Une calme campagne maccueille dans un matin déjà bien clair et ensoleillé. Cela dit, après quelques belles collines , je dois longer un temps un chemin bordé de lourds tuyaux et d'usines en tout genre. Pas très bucolique, mais au bout de quelques kilomètres, je retrouve le vert et les paysages sereins de la belle Cantabrie.
Après, ça devient vraiment joli. Je rejoins le village historique de Sanillinas del mar, réputé "le plus beau d'Espagne", où j'admire un moment la collégiale romane et les belles maisons anciennes. Je m'offre une petite pause dans un café -trop chère- et c'est déjà la deuxième de la journée.
Je reprends ma marche pour les 25 derniers kilomètres que je vais effectuer à une allure de limaçons, mais comme j'ai commencé tôt j'ai de la marge pour en profiter et ménager ma monture : elle est bien fatiguée. Certes, ça n'arrête pas de monter et de descendre , mais moins raide que dans le pays basque, mais je me traîne vraiment.
Ce n'est pas compliqué : plus j'avance et moins j'avance vite, plus le paysage devient joli et bucolique et plus j'en bave. Malgré tout, de nombreuses pauses (fontaines, un ou deux bars tout de même), me permettent de doser mon effort. Comme je l'évoquais , le parcours se fait de plus en plus agréable à mesure que n'approche Comillas. De belles églises, des villages aux maisons à collonades de bois typiques, une gentille nature.
Je ne suis pas tout a fait seul: a défaut de pèlerins, je croise de paisibles retraités qui me saluent de leurs jardins. Je salue également, comme à mon habitudes, les vaches, nombreuses ici et certaines ont de belles cornes. Je fais amitiés avec des ânes, tente d'entrer en communication avec quelques chats qui se méfient, quand même.
Je finis tout de même par arriver à Comillas. Je dors en prison ce soir. Je n'ai rien fait de mal, c'est d'ailleurs l'ancienne prison aujourd'hui reconvertie en auberge de pèlerins. Et ça ressemble plutôt a une belle maison ancienne. Le centre ville aussi est très beau, et malgré la fatigue je vais m'y promener.