En partenariat avec les éditions Préludes, nouvelles nées du Livre de Poche, une vingtaine de lecteurs Babelio a eu la chance de rencontrer la pétillante Sarah Vaughan dans un salon de thé parisien, le Colorova. De passage à Paris pour la promotion de son tout premier roman La meilleure d’entre nous, l’auteur Britannique s’est prêtée à l’exercice des questions/réponses avec les lecteurs, sous les yeux attentifs de son mari et de ses deux enfants.
Suite au décès de Kathleen Eaden, une icône britannique de la cuisine qui, en 1966, a publié le célèbre livre de recettes L’art de la pâtisserie, une chaîne de magasins organise un concours afin d’élire sa remplaçante. Enfermés dans un manoir le temps de la sélection, les cinq prétendants emmènent avec eux leurs états d’âmes et leurs espoirs, dans cette compétition bien moins légère qu’elle n’y parait.
Cuisiner son inspiration
Suite à un rapide mot de son éditrice, Sarah Vaughan prend les devants sur les questions en présentant un petit texte qu’elle a fait l’effort d’écrire en français afin d’évoquer son parcours littéraire. Face à une audience charmée, l’auteur explique que c’est suite à la naissance de ses enfants que son envie d’écrire a éclos. A force de passer du temps en cuisine pour sa famille, elle s’est demandé si en s’efforçant à préparer les meilleurs pâtisseries possibles, elle ne cherchait en réalité pas à traduire son envie d’être la meilleure des mères. Elle revient d’ailleurs à plusieurs reprises sur le changement que constitue le fait de devenir maman et évoque les nombreuses difficultés que cette tâche incombe.
Très vite, les lecteurs réagissent et s’intéressent à la place que tient la pâtisserie dans la vie de Sarah Vaughan. Avec humour, elle précise en premier lieu que son goût pour la cuisine est loin de l’obsession qu’entretiennent ses personnages. Si elle aime passer du temps à chercher de nouvelles recettes, c’est avant tout le partage qu’elle apprécie dans l’acte culinaire, principalement lorsqu’il s’agit de satisfaire l’appétit de ses enfants.
A chaque génération son modèle
Par la suite, les lecteurs s’intéressent aux modèles de l’auteur en terme de pâtisserie. A cette question, Sarah Vaughan avoue porter une grande admiration à Delia Smith, un chef anglais animatrice d’émission télévisuelles et auteur de livres à succès. Elle rajoute avec beaucoup de discernement que chaque génération, comme dans tout autre champ artistique, possède son propre modèle et évoque la figure d’Elisabeth David concernant la génération de sa mère. Elle en profite pour souligner à nouveau la dimension affective qu’elle entretient avec la pratique de la cuisine, ce que les lecteurs affirment avoir senti dans son roman.
L’écriture, un acte libérateur
La discussion s’oriente ensuite vers l’expérience que constitue l’écriture d’un premier roman. Sarah Vaughan avoue en souriant que la rédaction de ce récit s’est avéré être positive et libératrice, au contraire de son expérience en tant que journaliste au Guardian. A ce sujet, elle évoque un second ouvrage qu’elle travaille encore à ce jour, et précise que cette fois l’exercice s’avère bien plus délicat. En avant première, elle révèle les thèmes de cette seconde fiction : la filiation et les histoires d’amour, proposant un nouvel angle d’analyse à ces thématiques déjà présentes dans La meilleure d’entre nous.
Écrire c’est se dévoiler
La fatidique question de la ressemblance entre l’auteur et ses personnages survient ensuite au cours de l’échange. Mis à part ce qui concerne leur aspect compétitif, Sarah Vaughan avoue que chacun de ses personnages possède des traits communs avec elle. “Quand on écrit un premier roman on est forcément dedans” confie-t-elle. A titre d’exemple, l’auteur choisit d’expliquer au public son empathie envers le personnage de Kathleen, la cuisinière disparue, à travers qui elle a pu extérioriser son désir d’enfants. Quelques interventions du public confirment : l’honnêteté de l’auteur est telle dans son récit que les personnages leur ont paru fortement attachants.
Être femme, un métier à temps plein
Les dernières minutes de la rencontre sont consacrées à la question du choix de la maternité, comme thème central du roman. Après avoir répondu en souriant “parce que j’aime beaucoup mes enfants !”, Sarah Vaughan rectifie : plus que la maternité elle a cherché à évoquer la féminité, afin de montrer du doigt les nombreuses exigences qui assaillent les femmes dans une société comme la nôtre. “Aujourd’hui, une femme doit mêler sa carrière avec son rôle de mère, être mince, belle. Nous avons beaucoup de rôles à concilier !” Elle revient ensuite une nouvelle fois sur les tourments engendrés par la naissance de ses enfants. Pas assez préparée aux changements elle évoque ses peurs et ses questions et partage même quelques anecdotes qui finissent de charmer le public.
Le temps imparti à la discussion révolu, les lecteurs ont pu faire dédicacer leurs ouvrages et échanger personnellement quelques mots avec l’auteur, avant de profiter d’une dégustation de savoureuses pâtisseries, préparées avec soin par l’équipe du salon de thé. Entre tartelettes et jus de fruits frais, les discussions sont allées bon train, occasion rêvée pour les lecteurs de partager plus longuement leurs impressions sur l’ouvrage.
Découvrez La meilleure d’entre nous de Sarah Vaughan, dans la collection Prélude du Livre de Poche.
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