La réelle hauteur des hommes
Serie :
Genres : Romance Contemporaine
Editeur : Editions Laska
Collection :
Publication: 05/ 12/ 2013
Edition: Numérique
Pages : 197
Rating:
- Chroniqué par TEACUP
« Littlejohn » cache plus que son vrai nom derrière ce drôle de pseudonyme. La relation virtuelle qu’il noue avec Melanie est aussi inattendue qu’enivrante. Mais plus ils se rapprochent, plus s’impose à lui la question : est-il prêt à se dévoiler ?
On suit les premiers contacts via le net de Mélanie et LittleJohn jusqu’à leur rencontre, puis les débuts de leur couple. Les deux personnages sont très différents et c’est de leur opposition que naît l’intérêt du livre (un peu comme « Les yeux de Léon » du même auteur et chez le même éditeur où on retrouve ce même genre de dynamique). LittleJohn est plus sombre, plus torturé, il a un lourd passé qui influence encore toutes ses réactions et sa rencontre avec Mélanie, personnage positif et fort (parfois à un point que cela en devient moins crédible, elle ne semble jamais douter ) va le forcer à évoluer.
Une des forces de Jo Ann Von Haff et sa volonté de parler « diversité » : culturelles, ethniques, physiques… toutes les différences sont à l’honneur au centre même des psychologies et des histoires. Si on souhaite sortir des romances milliardaires/personnages blancs d’un milieu aisé… il faut lire ce type de romance. Enfin on sort des clichés qu’on retrouve partout ailleurs et des moules préétablis des romances « classiques ».
J’ai beaucoup aimé la sensibilité et l’intérêt forts de l’auteur pour la psychologie de ses personnages. On sent qu’elle est intéressée par l’histoire des traumas et veut nous parler de ça dans ses romans. Parfois, peut-être un peu trop, malheureusement. Pour cette raison j’ai hésité sur la note entre 4 et 5. Si j’ai adoré l’originalité, le thème, la rencontre qui se tisse petit à petit avec pudeur et douceur, j’aurai aimé que l’auteur appuie moins le message qu’elle souhaite nous délivrer, nous l’aurions tout autant compris, si ce n’est mieux. J’ai eu un peu le même ressenti sur son livre « Les yeux de Léon ». Reste que cette romance est douce, tendre, respectueuse et qu’elle fait partie des romances qui font du bien.
Laissez-vous tenter, découvrez la romance autrement, à réserver en priorité à ceux pour qui « romance » rime avec Harlequin des années quatre-vingt !
Je ne demande pas à ce qu’on me comprenne. J’ai dû faire des choix, j’ai dû les assumer. Être celui que je suis n’est pas facile tous les jours, et c’est un euphémisme. C’est plus facile de n’être qu’un blogueur et de m’en tenir à l’écran.
J’ai fait un choix, je m’en mords les doigts. Le vide me hante, la culpabilité me pèse. Non parce que j’ai fait ce choix, mais parce que je n’ai pas pris le temps de le faire comprendre, ni même de le justifier. J’ai juste fait ce que je sais faire de mieux : je me suis caché. Je vivrai sans doute avec ce remords jusqu’à la fin de ma vie.
Mais ma vie n’est que ça : une succession de regrets.
Littlejohn ne l’appellerait plus. Juste parce qu’elle avait voulu le rencontrer. Son cœur se serra en même temps que sa tête voulait exploser. Pourquoi ne lui parlait-il pas ? Ils avaient abordé tous les sujets, allant du plus superficiel au plus intime. Sauf un : la rencontre physique. Quitter le virtuel pour le palpable. Ils n’en avaient jamais parlé et pourtant, même avant sa demande, elle pressentait que c’était tabou. Que ça ne viendrait jamais de lui. Littlejohn ignorait ses messages, et il avait bloqué son accès à ses profils sociaux et à sa messagerie. Mel savait juste qu’il était vivant grâce à son blog. Elle ferma les yeux, emprisonna ses larmes sous ses paupières. Qu’elle avait été idiote, tout le long ! Mais comment pouvait-on couper quelqu’un de son existence aussi facilement après tout ce qu’ils s’étaient dit ?