Les éditions Æncrages & Co publient Dichotomies, suivi de Aube crucifère de Claude Louis-Combet, dans leur collection " voix de chants ".
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Comme une faille
Une ouverture
Pour le cri qui se prépare
L'aube est en grand ravage
De ciel et de terre
L'espace entier
Se déchire dans la blancheur naissante
La nuit se dissout
Mais là où l'ombre résiste
Elle traîne une épaisseur sale
Des nodules, des macules
Des conglomérats de matière
Des traces de cambouis
Font la surface lourde
Et la respiration contrainte
On peut le croire, il faut le dire
La mémoire est pesante
Et retarde la venue du jour
Les attaches du cœur
Appartiennent à l'ombre
Irréductible soc
Des temps révolus et minéralisés
Il y aura de l'enfance
Dans la clameur
Sous les replis de la blessure
On attend, on appelle
Une lumière rougie de sang
Mais c'est un soleil blanc
Qui filtre de partout
Comme entre des mains jointes
La tension de l'inhabitable
Est sensible à chaque point
Terre crayeuse
Friable sous la dent
Quartier de lune
Il faudrait mordre jusqu'au sang
Jusqu'à la transe
L'espace en vibration
Et s'allonger tout contre
Et que le désir ouvre la voie.
[...]
Claude Louis-Combet, " Aube crucifère ", in Dichotomies, suivi de Aube crucifère, coll. " Voix de chants ", encres de Jean-Claude Terrier, Æncrages & Co, 2015, sans pagination.
Claude Louis-Combet dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, La Fin de l'archipel (note de lecture), "Paysage des limites", par Bernadette Engel-Roux