Le facteur temps ne sonne jamais deux fois de Etienne Klein

Publié le 12 avril 2015 par Cmia11

(268 pages)

Quatrième de couverture

Chose déroutante, décidément, que le temps. Nous en parlons comme d’une notion familière, évidente, voire domestique, « gérable ». Nous parlons même d’un « temps réel » pour évoquer l’instantanéité, c’est-à-dire le temps sur lequel nous n’avons aucune prise. Les physiciens, eux, l’ont couplé à l’espace, en ont fait une variable mathématique, abstraite, qu’ils intègrent dans des théories audacieuses, spectaculaires, ruais si complexes qu’elles sont difficiles à traduire en langage courant Certains disent même avoir identifié le moteur (lu temps. Quant aux philosophes, ils ne cessent depuis plus de deux millénaires de soumettre le temps au questionnement : est-il une sorte d’entité primitive, originaire, qui ne dériverait que d’elle-même? Ou procéderait-il au contraire d’une ou plusieurs autres entités, plus fondamentales: la relation (le cause à effet, par exemple? Le temps s’écoule-t-il de lui-même ou a-t-il besoin des événements qui s’y déroulent pour passer? S’apparente-t-il au devenir, au changement, au mouvement? Et au fait, le temps a-t-il eu un commencement? Aucune discipline ne parvient à épuiser, à elle seule, la question du temps. C’est pourquoi nous avons croisé les regards des philosophes avec ceux des physiciens. Et que se passe-t-il? Sans aucun doute de belles et troublantes choses…
Avis

J’ai un avis mitigé. Pour tout dire, Etienne Klein était mon professeur de philosophie des sciences et même si je n’ai pas adhéré à ses cours, certains de mes amis l’adoraient et m’ont convaincue de lire ses romans. J’ai donc pris mon courage à deux mains et me voici devant ce roman. Verdict? Tout d’abord, il écrit très bien, il a une manière fluide de raconter l’histoire et c’est très agréable contrairement à son polycopié de cours. Il n’y a pas un seul moment où j’avais l’impression de m’ennuyer ou de m’endormir avec son essai. Ensuite, par rapport à quelqu’un de complètement non scientifique, j’ai du mal à savoir si son texte est assez vulgarisé, j’avais plutôt l’impression, même s’il ne met aucune équation, qu’il parlait à un public averti et qu’il aurait été difficile de raccrocher le wagon en marche. L’avis mitigé provient du fait que le début commence très bien et l’auteur pose très vite les bases de sa pensée et réussit à bien mettre en parallèle sa pensée philosophique et l’histoire physique de manière très explicite. Par la suite, j’avais l’impression qu’il se répétait trop souvent et redisait de plusieurs manières la même idée et vers la fin, il se met, sous prétexte d’évoquer la physique quantique, à bousculer non plus dans une philosophie du temps mais surtout dans une histoire de la physique qui, vis à vis de mon milieu, m’a déçue et ne m’a surtout rien appris.

En bref, un bon début, un milieu qui peine à trouver de nouvelles idées et une fin qui ressasse de l’histoire sans en faire de la philosophie.