Don d’organe

Je suis très étonné des réactions dirigées par les medias sur la proposition du député Jean-Louis Touraine concernant le don d’organe, fondée sur ce constat que, si l’on demande l’avis des familles, il est systématiquement devenu négatif à 40%, alors qu’il a été favorable à 90% dans les années 70. C’est aussi le constat que faisait Delarue dans une émission consacrée au don d’organe : on est prêt à dire oui pour soi, mais pas pour ses proches. Il faut donc renverser la recherche du consentement, et considérer que c’est à l’individu à se déclarer explicitement défavorable au don de son vivant, si c’est vraiment un problème philosophique pour lui, sinon la médecine sera autorisée à utiliser ses organes pour sauver des vies.

Je suis d’autant plus frappé par les textes que je trouve dans la presse, que je n’y vois personne posséder une intelligence de la situation, on y reste confortablement dans l’éthique de conviction, sans atteindre jamais l’éthique de responsabilité. On estime que cette loi pourrait sauver un millier de vies par an, ce qui n’est pas négligeable, et que personne ne relève. On a deux fois plus de chances d’être receveur que donneur dans une vie. Pourquoi notre époque a-t-elle tant de difficultés à être rationnelle, alors que la religiosité est plus faible que dans les années 70, années de la loi Caillavet, qui dans les textes, était déjà semblable à l’amendement proposé par JL Touraine ?