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Pourquoi je n’ai pas mangé mon père ?

Publié le 12 avril 2015 par Le Journal De Personne
Œdipe, sa légende, son mythe et son complexe font désormais partie de notre contexte psychologique et politique.
Je vous résume son inceste et son funeste destin en deux temps, trois mouvements :
Œdipe assassine son père, épouse sa mère et se crève les yeux.
Et on a fait de son parricide un désir d'homicide universel que toute progéniture éprouve à un moment ou à un autre vis à vis de son géniteur... le désir de le tuer, de se substituer à lui.

Pour ma part, je serais tentée par une image inversée, en pressant comme un citron la mythologie pour retrouver dans l'acidité même, un zeste de lucidité.

Ouvrez bien les yeux !
Et si c'était plutôt le père qui désespère de se voir dans les yeux de celui qui l'enterre en lui succédant ?

L’œdipe ne serait plus un parricide mais un infanticide...
Quoi de plus cruellement humain !
Ce n'est pas l'enfant qui infuse la mort, c'est le père qui refuse de mourir, d'abdiquer, de s'en aller. Envie donc jalousie.
L'actualité nous fournit chaque jour mille et un exemples de pères qui refusent d'assurer et d'assumer leur rôles de pères, pourquoi ?
Parce qu'ils n'ont plus peur de manifester leur peur de mourir, leur peur de vieillir... et leur peur de devenir moins durs à cuire.
Ils ne laisseront pas passer leur enfant à moins qu'il ne leur passe dessus.
Jean-Marie, c'est fini... à part lui, qui ne l'a pas compris ?
Et pour en finir, il faut qu'on lui tire dessus pour qu'il sente bien qu'on ne peut pas s'en tirer sans lui. Besoin de sa mort pour vivre, donc toujours besoin de lui.


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