La semaine passée aurait due être médiatiquement marquée par le succès de la manifestation de jeudi contre la politique austéritaire du gouvernement. Mais, médias et Marine Le Pen en ont décidé autrement. La convergence d'intérêts entre les deux est somme toute assez troublante. Ces derniers ont bien aidé le patronat et le gouvernement, à moins que vous croyiez au hasard...
L'héritière s'est opportunément saisie des dernières provocations de son papounet pour accélérer l'opération relooking et respectablité du Front national, et ce faisant, elle démontre qu'elle est bien une politicienne de la pire espèce. En l'espèce, comme le rappelle Alexis Corbière dans Front national : La maman et le Pétain, l'héritière et ses plus proches collaborateurs n'ont jamais émis la moindre critique sur le fond, hier comme aujourd'hui, des propos de Jean-Marie Le Pen.
L'opposition nouvelle entre le père et la fille se situe exclusivement sur la forme, plus précisément sur l'opportunité de dire publiquement des propos qui relèvent de l'extrême droite la plus traditionnelle et qui l'empêchent aujourd'hui de trouver des alliés et d'envisager d'accéder au pouvoir. Dans les prochaines semaines, Marine Le Pen devrait éliminer politiquement son père et procéder à la mutation du FN comme le fit son parti frère italien du MSI.
Toujours est-il que le système médiatique s'est immédiatement saisi de cette querelle familiale pour censurer les centaines de milliers de manifestants contre l'austérité. Il faut bien dire que la lutte sociale est le petit caillou qui dérange le conformisme idéologique mis en musique par des médias liés à l'oligarchie et au patronat, directement via leur(s) propriétaire(s) ou indirectement par les ressources publicitaires. D'ailleurs, ces médias dominants n'ont plus de rubrique spécifique dédié au "social".
Aussi, n'ont-ils pas informé sérieusement l'opposition à la loi Macron et à l'austérité gouvernementale ainsi que le soutien au gouvernement Syriza des manifestants, mais également l'opposition au projet de loi sur le "dialogue social" qui prévoit une nouvelle casse du droit du travail, en particulier de limiter les prérogatives des CHSCT...
A suivre