Un pseudo choc qui a du charme avec son premier album pop. Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! N.A.C.H. En imposant son nom en lettres majuscules sur la pochette de son album, Nach dévoile un prénom et une silhouette. Seulement derrière ce nom en forme d’arc-en ciel, minois assuré et tutu en froufrou, la soeur de Mathieu Chedid s’affirme en couleurs pop et mélodies bien senties.
Dans les oreilles : ça commence avec un vrai choc. Coeur de pierre avec son choeur harmonique et sa voix de tête, pas si loin d’un musicien à l’initiale dans la chevelure, ni si éloignée d’une compo à la Camélia Jordana. Mais les rythmes électro et les paroles ensorcelent l’auditeur prês des enceintes, une hypnose à coups de chansons pop classe.
C’est ce même talent d’écriture dans Ame mélodique qui saute encore aux oreilles. D’ailleurs la légende dit que c’est sa grand-mère qui lui a donné une cahier rouge sur lequel parfaire sa poésie. Bon la grand mère en question s’appelait … Andrée Chedid! Sacré défi pour la gamine qui fait honneur à ce souvenir familial et se révèle aussi une fabuleuse musicienne toujours en bande. Epaulée par son frère Joseph ou son âme soeur Jeanne, cette fille nouvelle génération sait ce qu’elle veut et n’est pas du tout Eve. Lève toi n’a d’ailleurs rien de la chanson eighties mais aidée par ces rythmes et effets électroniques, elle devient poétique à la Michel Gondry, de ces gens qui métamorphosent la poésie en voyage intérieur. Une utopie musicale avant le I am what i am des années 10. : Je Suis Moi dans le portrait d’une fille complexée ambitieuse mais lucide et surtout drôle.
Mais Nach n’en oublie pas d’être une fille sensible dans l’explicite mais efficace Je te veux ou Oh oui je t’aime aux beaux et grands sentiments et surtout au cri exalté. La chanteuse botte tout de même en touche, avec elle tout est léger, hyper rythmé et surtout dansant dans cette pseudo salsa. Pour récupérer un peu mais pas forcément se remettre de ses émotions, l’ interprète propose l’obsédant et sensuel T’es haut que l’auditeur ne manquera pas de scander de quelques claquements de doigts, ça swingue tant chez Nach! Et la power pop ne s’arrête pas là. Le nostalgique Ce qu’ils deviennent oublie d’être mélancolique grâce à l’instrumentalisation aux synthétiseurs agités avec une maturité digne d’une Jeanne Cherhal. Effusion du coeur toujours dans Love, aux sons funky invitant à la danse, véritable métaphysique des sentiments qu’adopterait volontiers le héros de la série Man Seekeing Woman.
Et pourtant, ça danse toujours mais le texte, ça pique un peu comme dans A toi mon étranger entre un ouhouh à la Camille au ton dramatique et air de samba qui continue de vibrer jusqu’à rendre l’ambiance Caliente dans Juste là. Un dernier conseil pour la route? Chante encore. Un bon conseil pour le nouveau fan et surtout la chanteuse sur qui il faudra compter !