The Comedians : Un pilot en demi-teinte, pas déplaisant, mais loin d’être convaincant.
Les shows tournant autour d’humoristes déjà connus ont toujours été assez présent aux Etats-Unis (Seinfeld, The Cosby Show, Everybody Loves Raymond, Curb Your Enthusiasm, Louie…). Cette série se base alors sur des versions fictives de Billy Crystal, grosse tête d’affiche dans les années 80-90 (Quand Harry Rencontre Sally, Monstres & Cie, Mafia Blues…) et Josh Gad, figure montante de la discipline (des apparences dans Urgences, The Daily Show, Modern Familly, New Girl et la V.O. de Olaf dans la reine des neiges). La série se présente alors sous la forme d’un faux documentaire, ou « mockumentary », en suivant des séries qui ont fait leurs preuves (The Office, Parks And Recreations…). Après ce premier épisode, The Comedians laisse assez froid, mais comme il est souvent le cas, il faudra sûrement plusieurs épisodes à la série pour s’installer, trouver son rythme.
Un synopsis intéressant
Le synopsis en lui-même de la série est assez intéressant. Billy Crystal propose un show humoristique à FX dans lequel il joue tous les personnages, mais la chaîne n’est pas vraiment convaincue par le pilote et demande à Billy de rencontrer Josh Gad, figure plus moderne de l’humour, pour qu’ils construisent un show ensemble. S’en suit alors une rencontre entre Billy et Josh qui, évidemment, ne se passe pas très bien, les deux personnages ayant une vision de l’humour très différente. Mais, Josh ayant des problèmes d’argent et Billy n’ayant pas le choix s’il veut monter un show, les deux larrons acceptent de travailler ensemble. La série suit alors sous la forme d’un faux documentaire, la conception des treize épisodes de leur série commune. C4est alors l’occasion de confronter deux visions du métier d’humoriste, une plus à l’ancienne qui a déjà fait ses preuves, et une plus moderne, plus jeune, qui a de plus en plus de succès.
Une difficulté à trouver son ton
Toutefois, malgré un pitch qui n’est pas déplaisant, la série a du mal à trouver son ton. Dès ce premier épisode, le personnage de Billy Crystal semble antipathique, laissant la tâche de faire rire à son binôme, créant d’emblée, un déséquilibre dans les rôles des personnages. De plus, le but de la série de montrer la production des épisodes de leur show est dans ce pilot laissé en retrait et l’accent est plutôt mis sur la mésentente entre les deux personnages, ne laissant sûrement pas un juste aperçu de ce que seront les épisodes suivant. La série fait tout juste sourire et le gag de fin introduisant le très bon acteur Steven Weber décontenance et permet de faire douter sur l’humour des épisodes suivants.
La forme du faux documentaire
De plus, la forme du mockumentary semble ici assez fade, ne réussissant pas à amuser ou intéresser comme dans les géniales séries The Office ou Parks And Recreations. La question se pose alors réellement sur la pertinence de ce parti pris de réalisation. Dans l’idée cela semble être le moyen de raconter cette histoire le plus « logique », la série montrant ce qui se passe en Backstage de la création d’une série à Sketch, l’utilisation d’une forme en espèce de « making of » est la première qui vient à l’esprit. Mais justement, cela démontre d’un certain choix de facilité de mise en scène. Car, dans The Office ou Parks And Recreations, on suit respectivement la vie quotidienne dans une entreprise de papier et dans le département d’une mairie responsable des parcs et des loisirs d’une petite ville d’Indiana. Le choix d’une forme en faux documentaire apporte alors un souffle de fraîcheur, d’inattendu et est intéressant de par la prise à contrepied des univers présentés. Ici c’est exactement ce que l’on attendrait d’une série qui parle des coulisses de production d’un produit télévisuel, laissant l’impression désagréable que le show ne cherche pas vraiment à étonner ou innover, mais plutôt à surfer sur un mode de réalisation qui marche déjà.