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Capitaine Longuet ,artilleur de la Grande Guerre

Publié le 11 avril 2015 par Goure

91525995_o3e_ralpM. Michel Delannoy était présent à Ampus vendredi 10 avril 2015, invité par Emporium , pour  faire connaître son grand-père , le capitaine Longuet, artilleur de la Grande Guerre à qui l'on doit plus de 500 photos prises de 1914 à 1919. Ecoutons le petit-fils parler de son grand-père :

"Je vous emmène sur les traces de mon grand-père, le capitaine Octave Longuet. Octave est né le 19 octobre 1888 à Brest. Tiens, encore un Breton de la Grande Guerre ! Après une jeunesse ballotée entre Brest, Cherbourg, Bizerte ou Toulon au gré des affectations de son père, mécanicien principal de 1ère classe de la Royale, Octave passe 3 années à l'école des Arts et Métiers d'Angers. A l'issue, il entreprend une carrière au sein des Chemins de Fer de l'Etat qui ne durera guère que 2 ans, n'étant pas vraiment intéressé par ce métier.

Et puis la guerre est arrivée.

Nous le suivrons ainsi pas à pas, au travers de son instruction en Bretagne, puis par le baptême du feu durant la bataille de Champagne fin septembre 1915. S'ensuit une période plus calme en Alsace avant de rejoindre la Somme pour la grande offensive de juillet 1916. De nouveau l'Alsace, mais dans des conditions bien plus difficiles en cette année 17 pris régulièrement sous les feux de l'ennemi avant de migrer sur la Belgique jusqu'à l'armistice. Il lui restera encore 6 mois en Champagne, mais aussi en Allemagne jusqu'en juillet 1919 "

- Sa guerre nous est avant tout connue par les exceptionnelles photos qu'il réalise pendant le conflit. Pouvez-vous nous en dire plus?

Sa passion première, très certainement. Comme je le soulignais  , il a commencé à s’adonner à la photo juste avant-guerre, puis il a continué durant la guerre, et plus rarement après, à amasser un véritable trésor visuel. Des centaines de clichés dont une bonne partie se présente sous forme de plaques de verre, le plus souvent au format 13 x 18cm. Un piqué remarquable, d’une grande richesse quant aux détails qui n’ont rien à envier à l’ère numérique que nous connaissons ! Elles ont réussi à résister aux épreuves du temps, bien conservées dans le grenier familial. Beaucoup d’autres photos nous sont également parvenus au format papier, couleur sépia. Et parfois plaque et tirage papier sont présents ensemble.

On m’a souvent posé la question, « Mais comment faisait-il ? ». Effectivement, comment allier le côté professionnel et le côté photographe ? Pour ma part, je n’ai pas vraiment la réponse. Cependant, il a réussi à couvrir tous les « fronts » où il était présent. A sa décharge, l’artillerie lourde était en retrait de 3 à 5 km des lignes de front, ce qui devait lui permettre de prendre plus facilement des photos. Je ne connais pas le type d’appareil qu’il utilisait, mais il devait être volumineux compte tenu du format des plaques et utilisé sur pied dans certaines conditions.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il se trouve avec sa famille à Auriac en Dordogne lorsque, le 30 mars 1944, la Gestapo et 300 hommes de la division Brehmer de la Wehrmacht, à la recherche des maquis, investit le bourg, exécute Octave Longuet, son fils André, le maire de la commune et deux métayers espagnols, et brûle la maison.

L'assistance remercie M. Michel Delannoy pour sa brillante prestation. Et chacun se dirige, comme à l'accoutumée, vers le buffet préparé par les cordons bleus d'Emporium.

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