Je continue mon excursion dans la littérature noire et pour être noir, ce roman l’est : il est même très noir ! Noir, certes, mais addictif ! Il nous plonge petit à petit dans un cauchemar éveillé, un huis clos étouffant, et qui devient de plus en plus irrespirable au fil des pages. Si le thème n’est guère nouveau, la façon dont Sandrine Collette le traite est intéressante. Dès les premières pages, notre curiosité est piquée, l’auteure nous donne immédiatement envie d’en savoir plus. Elle nous offre un véritable voyage aux enfers et accrochez vous bien car la pression se fait de plus en plus forte, les coups plus violents, l’emprise de ces geôliers, aussi bien physique que psychologique, de plus en plus palpable, des scènes d’horreur bien présentes, le tout dans un style assez simple mais redoutable et palpitant. L’écrivaine nous plonge dans le macabre, l’inimaginable et le sordide.
Le récit est douloureux et la douleur ne fait qu’augmenter au fil des pages. Un environnement de folie pure, physique, psychologique. Cette folie est partout, elle alterne avec l’espoir, le désespoir, la solitude. Le lecteur n’est donc pas épargné. Il devient Théo, le personnage principal, le capturé. Il souffre avec lui, il tente le tout pour le tout avec lui.
Un roman qui est donc très oppressant, mais c’est aussi un récit rondement mené, un roman qu’on ne peut plus lâcher avant la dernière page.
Avril 2001. Dans la cave d’une ferme miteuse, au creux d’une vallée isolée couverte d’une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n’a pourtant rien d’une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l’ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d’autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d’eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d’échapper à ses geôliers.