Bombardement sérieux vers le commencement de l'après-midi ; j'entends les arrivées des projectiles en revenant de déjeuner place Amélie-Doublié et les sifflements indiquent, tout le temps que je descends la rue Lesage, qu'il doit en tomber sur le haut du faubourg Cérès comme du côté du Port-sec.
Près du pont de l'avenue de Laon, un agent, se tenant à l'abri, hausse les épaules lorsque je passe devant lui, en me montrant du doigt, dans cette direction, une troupe de cinq ou six gamins, obligés de se replier à travers les voies du chemin de fer, parc qu' "ça" tombe. Ils ont apparemment été dérangés en cherchant des éclats d'obus.
Paul Hess dansReims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos