Ce n'est pas une marche solitaire que j'ai effectué ce matin pour les quinze premiers kilomètres de ma journée. Mon ami Patrik, avec qui j'avais passé hier soir une bien agréable soirée amicale (où nous avons beaucoup parlé de chemins, car Patrik, coureur de fond et grand randonneur, les explore aussi depuis un moment), m'a fait l'amitié de m'accompagner pour quitter la ville de Bilbao.
Patrik connaît l'endroit par coeur : il habite la région depuis dix ans et a parcouru toutes les montagnes qui entourent Bilbao. Il y apprécie aussi la qualité de vie, lui qui a fait le choix de s'installer là et de devenir enseignant de français sur le tard.
La sortie de la ville est loin d'être aussi désagréable que décrit dans mon guide ou que le présente Rufin dans son ouvrage à succès. C'est dommage de prendre le bus. C'est vrai, Patrik me fait prendre une variante par l'Ermitage de Santa qui ajoute quelques kilomètres et pas mal de dénivelé mais les vues sont belles sur les architectures anciennes et modernes et l'environnement est vite champêtre. Le chemin est balise comme il se doit.
Parvenus à , mon ami me quitte pour rentrer et rejoindre sa compagne. Mais ces bons kilomètres partagés m'ont rendu la tâche plus facile, d'autant que je suis assez fatigué ce matin. Une longue étape hier, des soucis professionnels dont je me passerai bien, je n'ai guère dormi ni récupéré.
Je ressens davantage cette fatigue dans la deuxième partie de ma marche. Je suis longtemps une piste cyclable et pédestre, long couloir rouge qui circule d'abord entre les voies rapides puis à travers la campagne. Ça court, ça marche et ça pédale dans ce décor assez curieux.
Ensuite, revoilà la mer. Deux jours que je ne l'ai plus vu! La cote est belle, découpée, océanique. Le ciel s'agite, il pleut sur mes derniers kilomètres.
Le joli port de Castro Urdiales accueille mon repos pour cette soirée.