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La sélection de la semaine : Jeff Clown, Doggybags 7, Ice age chronicle of the earth, Le reste du monde, Soucoupes, Flash, Moite-Moite, Les souliers rouges, Les rêveurs lunaires, Double je, Benoît Brisefer, Centaurus et Déchus

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Jeff Clown, de Jean-Louis et Louis Le Hir (Mosquito)

Pour ce samedi 11 avril, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Le troisième opus de la sublime série Clown de Jean-Louis et Louis Le Hir, le septième volume de l’excellente revue Doggybags, Ice age chronicle of the earth : le récit de science-fiction de Taniguchi paru dans les années 80, le nouveau très bon album de Chauzy : Le reste du monde, Soucoupes : un récit d’anticipation, l’Anthologie Flash publiée par les éditions Urban Comics, Moite-Moite : un album de Madet, le second tome de la série historique Les souliers rouges, Les rêveurs lunaires : un ouvrage signé Cédric Villani et Edmond Baudoin, le premier volume du manga shôjo Double je, la nouvelle aventure de Benoît Brisefer : Sur les traces du gorille blanc, Centaurus : le premier tome de la nouvelle série SF de Léo, Rodolphe et Janjetov et les deux premiers versets de la série Déchus d’Aurélien Guilbert. Bonnes lectures.

Jeff Clown

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Après Clown et American Clown, Louis et Jean-Louis Le Hir reviennent avec une nouvelle excellente aventure de l’immense bonhomme au nez rouge et au grand cœur, Jeff Clown, publiée par les éditions Mosquito.

Résumé de l’éditeur :
Pour Clown et son ami Jeff, le cirque, c’est la vie. Leur petite troupe remonte vers Paris pour intégrer le cirque Zampano. La capitale, les bals, les folles soirées ! Jeff rencontre Claire, des mois de bonheur !
Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne… Celui qu’ils nommaient  » le petit  » s’est entiché d’une prostituée. Alors qu’il veut la sortir des griffes de Lepki, il est mortellement blessé lors d’une rixe. Le conte de fée bascule vers le drame. Clown et Jeff décident de venger leur ami…

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Découvert dans le précédent album, l’univers graphique de Clown nous avait impressionné et nous en avions dit tout le bien que nous en pensions. De nouveau, Louis et Jean-Louis Le Hir nous enchantent dans cette nouvelle aventure.

Le cadre historique, le Paris des années 20 est merveilleusement mis en lumière par le duo Le Hir (un duo père-fils) : les troquets malfamés, la Seine et ses quais, Notre-Dame mais aussi les prisons. De plus, le monde circassien du début du 20e siècle (les roulottes, les chevaux et ses personnages haut-en-couleur) y est dépeint avec de la subtilité et de la tendresse. Les hommes qui le constituent s’entraident, mettent de la joie lors de leurs petites fêtes improvisées le soir, tandis que le patron du cirque joue les tyrans et les paie très mal. L’album d’une grande noirceur fustige aussi le milieu de la prostitution, mais aussi des policiers qui ne se gênent pas pour faire eux-même la justice. De nouveau Clown, gros bonhomme au grand cœur, s’aventure dans un monde qui ne lui est pas inconnu jouant des poings pour secourir une jeune femme.

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Econome en dialogues (le récit est muet) et en voix-off, le récit fait la part belle à l’illustration grâce à de grandes cases sombres puisque l’histoire se déroule en hiver. Les planches aux décors enneigées sont formidables. Le trait nerveux à la limite de l’esquisse de Louis Le Hir accentue le côté noir du récit. Ce sont les belles couleurs à la craie qui décuplent la force du dessin.

Jeff Clown : c’est touchant, poignant, d’une grande simplicité mais d’une grande force. A lire !

  • Jeff Clown
  • Scénariste : Jean-Louis Le Hir
  •  Dessinateur : Louis Le Hir
  • Editeur : Mosquito
  • Prix : 13€
  • Sortie : 10 avril 2015

Doggybags 7

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Le label 619 des éditions Ankama propose le nouvel opus de leur excellente revue Doggybags. Pour le septième numéro, un spécial Suspens frissons et horreurs, le lecteur découvre des mini-récits de Hasteda, Mathieu Bablet, MëgaBoy, Run et Amoretti.

Résumé de l’éditeur :
Amateurs d’hémoglobine et de frissons, ce volume 7 de DoggyBags vous propose un voyage inoubliable au cœur de contrées hostiles en tous genres. Au programme de votre visite : une nuit mémorable dans un relais routier en Roumanie, où vous aurez la chance de découvrir la faune locale (“Lupus”, par Hasteda et mëgaboy) ; une fête infernale dans le fin fond du Texas post-11 septembre (“Welcome home Johnny”, par Run et François Amoretti) ; et une expédition dans les montagnes ontariennes pour traquer d’éventuelles créatures légendaires (“Wintekowa”, par Hasteda et Mathieu Bablet). Enjoy your trip!

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Disons le tout net : les trois histoires sont formidables, d’une grande justesse d’écriture, permettant aux lecteurs de frissonner grâce à une subtile dose de suspens. De plus, les dessins sont d’une grande qualité.

Welcome home Johnny. A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis se mettent en branle pour attaquer l’Afghanistan puis l’Irak. Les jeunes Marines qui en reviennent sont souvent déboussolés, victimes d’un syndrome post-guerre, qui peut plonger certains dans des crises d’angoisse et de dépressions intenses. C’est le cas de Johnny, dont le petit village voulait fêter son retour. Manqué ! Le récit de Run est d’une grande justesse et très accrocheur, sombrant rapidement dans une hyper-violence à la limite du dégoût. Par son héros torturé qui se pose de nombreuses questions, il ne donne pas de leçon aux lecteurs et permet de décrire cette situation non manichéenne. Aidé de François Amoretti au dessin, il livre un mini-récit de qualité. Le dessinateur propose un trait entre comics et mangas d’une belle lisibilité.

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- Lupus. Sur une aire de repos pour routiers, la vie coule paisiblement rythmée par les camions. Mais cette quiétude est bouleversée par l’arrivée de loups sanguinaires, cherchant de la viande fraîche. Bloqués par la pluie, les camionneurs ne peuvent pas s’échapper et décident de se défendre. Le récit de Hasteda est lui aussi d’une excellente qualité. Mettant en scène ces loups dévoreurs, il installe une ambiance de fin de monde décuplée par le confinement en huis-clos de l’aire de repos. Le lecteur n’est pas épargné par les membres déchiquetés des routiers. Si une poche se défend, un événement surnaturel inattendu achève d’une belle manière l’histoire. La partie graphique est, elle aussi, d’une belle qualité, mise en lumière par le trait de Mëgaboy. Les trognes déformées de ses personnages sont idéales pour faire ressentir la peur aux lecteurs.

Wintekowa, la dernière traque de Tom Longley. Il y a plusieurs années, Tom, sa femme et son fils partent camper dans un endroit isolé des Etats-Unis. Alors qu’ils sont dans la cabane, Jonah, le fils et Catherine, la mère, sont attaqués par un Wendigo, une bête surnaturelle. Le jeune garçon est enlevé par l’immonde créature tandis que la femme se retrouve à l’hôpital, amputée des jambes. Tom s’est fait la promesse de retrouver Jonah. Révélé par la formidable saga Adrastée, Mathieu Bablet est de retour au dessin de cette excellente histoire. Son trait, qui nous avait enchanté dans sa série précédente, nous envoûte une nouvelle fois. L’histoire proposée par Hasteda est intéressante, entre vengeance, isolement, grands espaces et fantastique.

  • Doggybags 7
  • Auteurs : Run, Hasteda, François Amoretti, Mathieu Bablet et Mëgaboy
  • Editeur : Ankama, Label 619
  • Prix : 13.90€
  • Sortie : 13 mars 2015

Ice age chronicle of the earth

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Les éditions Kana dévoilent le premier volume du diptyque Ice age chronicle of the earth, la première incursion de Jiro Taniguchi dans le genre science-fiction. Dans le futur, la Terre est recouverte de neige et de glace (huitième temps de glaciation). Dans une station souterraine, des hommes tentent de survivre après l’explosion d’une partie de la base.
Résumé de l’éditeur :
Dans le futur, tandis que l’humanité tente tant bien que mal de survivre aux conséquences d’un nouvel âge glaciaire, Takéru va devoir se lancer dans une odyssée afin de sauver ses compagnons. A son bras, un bracelet sacré en argent, seul souvenir qui lui reste de sa mère…

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Made In, le label prestige des mangas Kana, accueille la première histoire de science-fiction de Jirô Taniguchi. Pour un premier essai, c’est un coup de génie, comme d’habitude chez le japonais. Prépublié au Japon en 1988 dans le magazine Morning, il a fallu attendre 2015 pour découvrir l’histoire en France. Cette nouvelle saga, prévue en deux tomes, met en scène Takeru, un jeune homme désinvolte, fils du patron de la société qui gère les forages de cette partie de la Terre : Nunatak, une île du Pacifique. Ne voulant pas travailler et cherchant plutôt à partir, il se retrouve propulsé malgré lui à la tête de la station de Tarpa, après la mort accidentelle de son père suite à une explosion. Cette tache ardue ne l’enchante guère et il la refuse tout net. Il faut dire que la base est ancienne et que l’ordinateur central, son cœur, est très fatigué.

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Jirô Taniguchi fait de ce récit de structure réaliste est une quête personnelle pour le jeune Takeru : son passage à l’âge adulte. Comme à son habitude, les questions environnementales sont aussi présentes dans l’histoire : une période de glaciation s’installe sur Terre, les changements climatiques, les forages à outrance, les oiseaux ou les animaux.

En choisissant une station souterraine, il permet à son récit de devenir un huis-clos entre thriller et un peu d’angoisse. Il lui permet aussi de révéler les relations entre des hommes confrontés au confinement et aux conditions extrêmes.

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Le trait de l’auteur de Elle s’appelait Tomoji fourmille de détails et d’une belle justesse dans les illustrations des décors de la station ou des engins volants. Cet album publié en 1988 est dans la veine des récits de science-fiction parus dans le magazine français Métal Hurlant. Jirô Taniguchi aimait beaucoup Philippe Druillet ou Moebius et cela se ressent dans ce magnifique manga.

  • Ice age chronicle of the earth, volume 1/2
  • Auteur : Jirô Taniguchi
  • Editeur : Kana, collection Made In
  • Prix : 18€
  • Sortie : 20 mars 2015

Le reste du monde

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Jean-Christophe Chauzy propose un album de type catastrophe naturelle, une première pour ce talentueux auteur. Publié par Casterman, Le reste du monde, raconte l’histoire d’un mère-courage et de ses deux fils, obligés de survivre après un orage dans le Sud de la France.

Pour terminer la lecture de cette chronique sur Comixtrip, il suffit de cliquer ici.

  • Le reste du monde
  • Auteur : Jean-Christophe Chauzy
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 18€
  • Sortie : 25 mars 2015

Soucoupes

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Les éditions Glénat publient Soucoupes, un album d’anticipation uchronique signé Arnaud Le Gouëfflec et Obion.
Résumé de l’éditeur :
Dans un délicieux univers uchronique où les êtres humains et les aliens cohabitent à la façon d’un film des années 1950, Christian est un cinquantenaire un peu blasé. Disquaire dans un monde où l’humanité a fait sa grande rencontre du troisième type avec une espèce hyper évoluée, il a du mal à envisager l’avenir de sa profession. Et pourtant un jour, l’un de ces robots extra-terrestres, curieux, franchit le pas de sa porte pour lui demander d’écouter de la « musique humaine ». Agacé, intrigué puis amusé, Christian sympathise petit à petit avec cet être venu d’ailleurs… Il se met même en tête de lui faire découvrir les différentes formes d’art : il lui fait écouter de la musique de tous les horizons, l’emmène dans les musées, l’initie à la philosophie… il lui passe même ses revues pornos ! Un jour, Christian découvre une chose incroyable : son ami de métal a le pouvoir de projeter les gens à l’intérieur des œuvres !

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L’envahissement de la Terre par des extra-terrestres a souvent été traité dans les albums de bande dessinée, mais dans Soucoupes, l’angle de vue est intéressant. Construit comme une fable, le récit d’Arnaud Le Gouëfflec fait des aliens des êtres inoffensifs et assez en phase avec les humains. Son histoire est d’une belle intelligence mettant en scène Christian, un homme d’une cinquantaine d’années, marié et non fidèle et qui doit s’occuper tous les jours de sa vieille maman. Puis, un matin, un extra-terrestre entre dans son magasin de disques. Sans plus d’étonnement, le disquaire va devenir ami avec cet être ressemblant à un robot et dont la tête est constituée d’un grand tube. Comprenant même son langage, il lui fait même découvrir les richesses terrestres : la mer, la musique, les sex shop, les bars et les restaurants.

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Sous ces airs d’histoire simple, classique et légère, l’auteur de J’aurai ta peau Dominique A (avec Olivier Balez, Glénat, 2013) en fait un récit poétique et parfois surréaliste. Pour l’aider dans sa tache, Obion met en image cet album d’une belle richesse scénaristique. Les belles planches sont composées de grandes cases et pourvues d’un trait stylo rétro d’une grande fraîcheur. Ses couleurs participent à cette ambiance passée et d’un bel optimisme.

  • Soucoupes
  • Scénariste : Arnaud Le Gouëfflec
  •  Dessinateur : Obion
  • Editeur : Glénat, collection 1000 feuilles
  • Prix : 20.50€
  • Sortie : 01 avril 2015

 Flash

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Pour fêter les 75 ans de Flash, les éditions Urban Comics ont la très bonne idée de publier une Anthologie qui permet aux lecteurs de se plonger dans l’univers de ce super-héros créé par Gardner Fox et Harry Lampert en 1940, et dévoilent aussi le premier volume de la nouvelle version de l’homme le plus rapide du monde : De l’avant, signée Francis Manapul et Brian Buccellato.
Flash Anthologie :
Comme à sa très bonne habitude, les éditions Urban Comics mettent vraiment en valeur le super-héros concerné par des introductions aux différentes parties ainsi qu’un matériel de contextualisation des histoires présentées et une mini-biographie des auteurs à travers 352 pages. Pour l’Anthologie Flash, le recueil est divisé en 4 parties :

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- Premières foulées (1940 à 1951) avec les origines de Flash contées par Gardner Fox, Harry Lampert mais surtout Robert Kanigher et Carmine Infantino. Jay Garrick, étudiant à l’Université de la Midwestern, casse par inadvertance des fioles lors d’une expérience et les vapeurs des produits le transforment alors en Homme le plus rapide du monde.

A toute allure (1956 à 1982). C’est l’arrivée de Barry Allen qui devient le nouveau Flash. Pour de nombreux puristes, c’est l’homme qui incarne le mieux le super-héros. Cet expert scientifique de la police de Central City est un grand fan du premier Flash et prend alors les traits du justicier rouge.

Point limite (1990 à 2001). Wally West est le nouveau Flash et son identité est tout de suite révélée au public. Grand collectionneur de femmes, il est l’heureux gagnant de la Loterie Nationale et va même jusqu’à monnayer ses services. Un super-héros loin de Jay ou Barry.

Dans le rétroviseur (2002 à 2014). Après la fin de l’aventure Wally West en 2006, Barry Allen est de retour.

Vingt très bonnes histoires avec en prime les origines de Barry imaginées par Paul Dini et Alex Ross (Origines secrètes paru dans JLA secret origins n°1, en novembre 2002), ainsi que quelques illustrations de la nouvelle adaptation télévisée de Flash ou encore des histoires de Grant Morrison. Une belle anthologie, un beau travail de reconstitution.

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Résumé de Flash, tome 1 De l’avant (Brian Buccellato et Francis Manapul) :
Frappé par la foudre et aspergé de divers produits chimiques, l’agent de police scientifique Barry Allen devient subitement l’homme le plus rapide du monde. Il décide alors de mettre ses pouvoirs extraordinaires au service de la justice, sous l’identité du Flash. Et l’occasion d’éprouver ses nouveaux talents ne se fait pas attendre : le criminel Mob Rule vient tout juste de plonger la ville de Central City dans l’obscurité…

  • Flash Anthologie
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur : Urban Comics, collection DC Anthologie
  • Prix : 25€
  • Sortie : 27 mars 2015
  • Flash, tome 1 : De l’avant
  • Scénariste : Francis Manapul
  •  Dessinateur : Brian Buccellato
  • Editeur : Urban Comics, collection DC Renaissance
  • Prix : 17.50€
  • Sortie : 27 mars 2015

Moite-Moite

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Michel, chien solitaire, veut retrouver l’amour et le sexe à tout prix. Soutenu par des amis un peu bizarres, il tente des approches auprès de Baba et Padideh avec plus ou moins de réussite. Publié par les éditions Même pas mal, Moite-Moite dévoile les aventures rocambolesques de ce chien obsédé mais ô combien humain.

Résumé de l’éditeur :
Les aventure de Michel Chiaune, l’anti-héro en chien d’affection. Un roman graphique (à moitié) autobiographique.

Michel est un auteur de bande dessinée à l’aube de sa vie de créateur. En attente de publication, il essaie de presser son éditeur pour que son premier livre soit édité. En manque de tendresse, de sexe et d’amour depuis deux ans, ses amis Ulrich et Lucie, le poussent au maximum pour qu’il rencontre l’âme sœur. Dans un premier temps, il rencontre Bathsheba, dite Baba, une juive baba-cool qui ne se sépare jamais de sa drôle de fourrure. Le but du jeune chien est de satisfaire ses pulsions sexuelles avec elle. De toute façon, ils ne se voient que rarement.

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Dans le même temps, Michel rencontre Padideh, une chercheuse en mathématique iranienne, en France depuis 7 ans. Entrevue pendant le Festival BD d’Angoulême, il renoue contact sur Paris. Rapidement, il en tombe amoureux. Le plus délicat étant de se séparer de Baba…

Le récit de Madet est à la fois très drôle et sans concession au niveau sexuel. Il n’épargne rien à son lectorat, ni les soirées bondage, ni les parties de jambe en l’air de son personnage principal. Pour mettre en scène cette biographie fictionnelle (un peu de vrai et beaucoup de faux ; moite-moite : moitié vrai, moitié faux), il imagine ses héros dans un univers animalier. Ce procédé anthropomorphique, lui permet de tout montrer, de se détacher de ses propres moments de vérité.
Il faut dire que Michel est un homme comme les autres. Jeune, il ne sait pas où se situer avec les femmes, multiplie les conquêtes pour finalement n’en garder qu’une. Ses moments de doutes, ses moments de bonheur, c’est-à-dire des moments très simples d’anti-héros, Madet les fait partager sous un humour bienvenue (Michel comme un loser, ses amis bizarres, Lucie en hystérique…).

  • Moite-Moite
  • Auteur : Madet
  • Editeur : Même pas mal
  • Prix : 19.90€
  • Sortie : 10 avril 2015

 Les souliers rouges

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Juin 1944. Jules, 20 ans, se lie d’amitié avec Georges, jeune russe en exil. Alors que leur village, Saint-Nicolas du Pélem, est occupé par les allemands, ils découvrent le corps sans vie d’un soldat. C’est le début d’une longue traque contée dans le second volet des Souliers rouges, série signée Gérard Cousseau et Damien Cuvillier, publiée par Grand Angle.
Résumé de l’éditeur :
Alors qu’ils subissent une fouille au corps pour trouver les meurtriers d’un soldat allemand, un coup de chance va sauver Georges et Jules. Mais un attentat dans un village voisin plonge les occupants dans une véritable furie. La riposte est sans limites. Dans ce vent de folie meurtrière, du haut de leur insouciance, les deux jeunes hommes décident malgré tout de se soustraire à la rafle organisée…

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L’albinos est la seconde partie du diptyque de la saga historique Les souliers rouges. Alors que le premier volet avait laissé une bonne impression, celui-ci est du même acabit. Il faut dire que le récit très documenté et bien ficelé de Gérard Cousseau fait de cette histoire, une série grand public de qualité. L’étau se referme sur les deux protagonistes et ils devront se cacher de la future rafle opérée par les allemands en représailles au soldat tué par la résistance. Entre une chambre réquisitionnée par un officier allemand chez Jules, un pistolet à faire disparaître, des hommes arrachés à leurs familles et un chef milicien Daiguier, fort en gueule, buveur invétéré et troussant toutes les jupes qui passent, les deux jeunes adultes doivent faire très attention. Cachés derrière une armoire normande puis dans le grenier, ils attendent la fin de la rafle.

Cette tension se ressent dans les pages en huis-clos de l’album. De plus, la personnalité de Jules et Georges apportent cette fraîcheur et cette naïveté bienvenue dans cette période sombre de la France.

Comme pour le premier tome, la partie graphique est à la hauteur de l’histoire. Le style réaliste de Damien Cuvillier est proche de celui de Gibrat dans Le sursis, sans en dépasser néanmoins le maître. Les couleurs directes d’une grande qualité illuminent les planches.

  • Les souliers rouges, tome 2/2 : L’albinos
  • Scénariste : Gérard Cousseau
  •  Dessinateur : Damien Cuvillier
  • Editeur : Grand Angle
  • Prix : 13.90€
  • Sortie : 01 avril 2015

Les rêveurs lunaires

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Cédric Villani, mathématicien fantasque mais ô combien intéressant et attachant (médaille Fields en 2010) s’associe au talentueux Edmond Baudoin pour décrire les quatre destins des génies (Alan Turing, Werner Heisenberg, Leo Szilard et Hugh Dowding) dans l’ouvrage Les rêveurs lunaires co-édité par Gallimard et Grasset.

Résumé de l’éditeur :
Werner Heisenberg, l’incertain. Alan Turing, l’affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel.

Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d’une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.

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Voilà quatre destins hors du commun qu’ont voulu mettre en lumière, Edmond Baudoin et Cédric Villani. Des vies consacrées à la recherche qui ont connu leur apogée lors de la Seconde Guerre Mondiale :

– Werner Heisenberg, père de la physique quantique, dont les recherches ont participé à la création de la bombe atomique. Il dit d’ailleurs dans l’album :  « C’est beau quand même, de se dire qu’à coup de formules mathématiques écrites de main humaine sur brouillon, on arrive à prédire des choses qui sont complètement invisibles, des phénomènes qui se produisent à une échelle inaccessible ! Harmonieux comme une symphonie. », ou encore : « Quelle ironie, c’est peut-être avec cette erreur que j’ai scellé le sort de la guerre ».

– Alan Turing, peut-être le plus connu des 4 puisque le grand public l’a découvert à travers le film Imitation game de Morten Tyldum (2014), mathématicien britannique, créateur de la machine Enigma qui permit aux alliés de décoder les messages nazis. Il est considéré comme le père de l’informatique moderne. Son destin sera brisé à cause des nombreux préjugés concernant son homosexualité et se suicidera en 1954. Le personnage, brocardé par le sénateur McCarthy, s’épanche d’ailleurs et dira : « En 50 ans, nous avons découvert l’atome, l’information et maintenant la génétique. Le progrès scientifique a été hallucinante et ce n’est que le début de la révolution. Mais rien n’a bougé dans la tête des gens. Il est plus difficile de casser un atome qu’un préjugé, disait Einstein. Moi je peux ajouter : Il est plus facile de casser un code qu’un préjugé. »

– Leo Szilard, physicien hongrois, premier à avoir créé un lien entre le nucléaire et l’armement. Il deviendra ensuite un fervent pacifiste.

– Hugh Dowding a dirigé la fameuse Bataille d’Angleterre qui a permis de repousser les assauts allemands.

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Voici un livre singulier et d’une grande utilité afin de rendre accessible les découvertes de ces quatre scientifiques. Cédric Villani, qui aime à vulgariser son domaine de prédilection les mathématiques au plus grand nombre, met tout son cœur pour en faire de même dans ces récits. Mais parfois, le lecteur est un peu dérouté par cette somme d’informations, de jargons techniques ou de formules, sans vraiment tout saisir. Il faut alors passer un peu les monologues des 4 personnalités et se concentrer sur le contexte historique et les découvertes ; puisque c’est le plus important. Le récit dense est original puisqu’il met en lumière les acteurs scientifiques (rarement mis en lumière dans les ouvrages grand public) et non les soldats, résistants ou hauts dignitaires, comme cela est fréquent.

Le trait en noir et blanc d’Edmond Baudoin est toujours d’une excellente qualité et envoute le lecteur par ses visages d’une grande force graphique.

  • Les rêveurs lunaires, quatre génies qui ont changé l’histoire
  • Scénariste : Cédric Villani et Edmond Baudoin
  •  Dessinateur : Edmond Baudoin
  • Editeur : Gallimard et Grasset
  • Prix : 22€
  • Sortie : 02 avril 2015

 Double Je

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©Reiko Momochi/Kodansha Ltd

Akata est une structure à part dans l’univers du manga. Avant de devenir un éditeur indépendant en 2013, elle gérait la collection manga de Delcourt. Fort de leur succès éditorial et critique concernant Orange de Ichigo Takano (3 volumes parus), elle dévoile le premier volet de leur nouveau shôjo Double je, signé Reiko Momochi.
Résumé de l’éditeur :
Nobara et Kotori sont des sœurs jumelles que tout oppose. La première est plutôt espiègle, la seconde une fille sage. Mais deux terribles drames vont venir bouleverser leurs vies… Surtout de l’une d’entre elles ! Comment faire face à la mort d’un être cher ? Au manque d’amour ? À l’injustice et à la culpabilité ? Faut-il renoncer à son propre bonheur pour se construire un avenir dans une société trop cruelle ? La route sera longue, torturée et tumultueuse, mais au bout du chemin demeure un espoir : celui du pardon… et surtout d’une vie meilleure.

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©Reiko Momochi/Kodansha Ltd

Voici un titre d’une grande valeur ! Sous ses aspects d’histoire familiale simple, Double je cache un récit construit comme un drame très dense. Il faut dire que Reiko Momochi propose un scénario où les personnages ont une psychologie complexe et très intéressante. Spécialiste des bandes dessinées pour adolescentes, elle décrit un environnement familial sain et équilibré que rien ne pouvait faire basculer. Le couple Natsuko-Masato, amoureux comme aux premiers jours élevaient leurs deux filles Nobara et Kotori de la plus simple des manières. Jumelles, elles ne se ressemblaient pourtant en rien. Bienveillant, leur père allait pourtant mourir en essayant de sauver Nobara d’une noyade certaine. Rejetée par sa mère, la jeune adolescente était alors élevée par sa grand-mère.

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©Reiko Momochi/Kodansha Ltd

Deuil, culpabilité, relation mère-fille, mensonge et idée ingénieuse sont au cœur de ce très beau manga prévu en cinq volumes. Il faut dire que le récit de l’auteur de Daisy lycéennes à Fukushima est très surprenant, loin des codes des shôjos actuels, glissant vers une intrigue policière poussée. La mangaka fustige aussi au passage, les médias prompts à venir chercher du sensationnel là où il n’y a qu’une envie de se retrouver seul après un drame familial. Un très bon manga !

  • Double je, volume 1
  • Auteure : Reiko Momochi
  • Editeur : Akata
  • Prix : 6.95€
  • Sortie : 26 mars 2015

Benoît Brisefer

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Disparu en 1992, le talentueux Peyo a laissé un univers riche et fantastique, de Johan et Pirlouit aux Schtroumpfs, en passant par Benoît Brisefer. Après onze ans d’absence, le petit garçon à la force surhumaine est de retour pour une quatorzième aventure, Sur les traces du gorille blanc, une histoire imaginée par Thierry Culliford, Luc Parthoens et Pascal Garray et publiée par les éditions du Lombard.
Résumé de l’éditeur :
Ce bon vieux Monsieur Dussiflard, l’unique et toujours serviable de Vivejoie-la-Grande, est l’heureux gagnant d’un safari pour deux en Afrique. Pour l’accompagner, son choix s’est porté sur Benoît, son meilleur ami. Celui-ci se réjouit de partir à la découverte de la faune équatoriale et, qui sait ? à la rencontre du mythique gorille blanc. Surprise : voici que, fraîchement engagé comme garde du corps du président local, l’imposant Tonton Placide est également du voyage ! Sur place, Benoît ne tarde pas à se faire des amis, mais son extraordinaire force herculéenne (s’il ne s’enrhume pas) lui sera bien utile pour protéger la faune locale de la traque de cupides broconniers, et aussi pour sauver Placide pris dans une rocambolesque tentative de coup d’état.

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Paru la première fois en 1960 dans les pages du Journal Spirou (n°1183), Benoît Brisefer déjouait le fameux trafic des Taxis Rouge aux côtés de Monsieur Dussiflard, le chauffeur. Pour cette nouvelle histoire, le petit garçon retrouve le vieil homme dans une aventure exotique. Alors qu’il s’ennuie ferme pour ses vacances, Benoît accompagne le taximan dans un safari au Mulundi. Les lecteurs retrouvent aussi Placide, son oncle imposant, engagé par le président afin de le protéger contre les braconniers avides du trafic d’animaux du pays.

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Le récit de Thierry Culliford et Luc Parthoens est des plus classiques, amenant leurs héros de papier dans un pays fictif africain. Cet album jeunesse dénonce alors le braconnage, l’instabilité de certains pays africains, les intrigues de cour, mais soutient aussi la volonté de préserver l’éco-système. Si cette aventure est idéale pour les jeunes enfants, on peut y noter quelques paradoxes : un village et de personnages figés dans le temps (années 50/60) mais des progrès techniques actuels, voire parfois des raccourcis un peu gênants (repas épicé, village africain ou des opposants menacés d’être jetés aux crocodiles). En effet, dans le monde merveilleux de Peyo, il est plus simple d’imaginer des histoires des Schtroumpfs ou de Johan et Pirlouit, puisque leurs univers sont moins connotés, plus intemporels. D’ailleurs, le dernier album des lutins bleus, Les schtroumpfs et l’amour sorcier, était assez réussi comme ceux de Johan et Pirlouit, version Thierry Culliford. Le duo de scénaristes s’en tire néanmoins avec les honneurs délivrant une histoire simple où l’humour est plaisant.

En ce qui concerne la partie graphique, Pascal Garray parvient complètement à se glisser dans les pas de Pierre Culliford. Entré aux Studio Peyo en 1990, il réalisa des illustrations de Schtroumpfs puis a repris le flambeau sur cette série. Il a déjà dessiné sept albums du petit garçon de Vivejoie-la-Grande.

  • Benoît Brisefer, tome 14 : Sur les traces du gorille blanc
  • Scénaristes : Thierry Culliford et Luc Parthoens
  •  Dessinateur : Pascal Garray
  • Editeur : Le Lombard
  • Prix : 10.60€
  • Sortie : 10 avril 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Centaurus

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Dans un futur pas si éloigné, les survivants de notre monde croient avoir enfin trouvé une terre d’accueil. Publié par Delcourt, Centaurus conte les aventures de ces hommes et femmes signées par Léo, Rodolphe et Janjetov.

Résumé de l’éditeur :
Un gigantesque « vaisseau monde » a quitté la Terre à l’agonie. Vingt générations se sont succédée depuis son départ. Sa finalité : trouver une planète susceptible d’accueillir nos descendants. Vera, satellite de l’étoile Proxima Centaurus, pourrait convenir. Envoyé en reconnaissance, un équipage va perdre la liaison avec le vaisseau et découvrir un monde qui ressemble à celui du Jurassique.

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L’histoire du duo Léo-Rodolphe est très bien écrite et sous ses aspects classiques de récit d’anticipation écologique, il réussit à accrocher le lecteur, notamment par les quelques rebondissements bienvenus. Comme à son habitude (Bételgeuse, Antarès), Léo met en scène un groupe d’hommes et de femmes prêt à défricher la nouvelle planète découverte. Ajouter à cela, une faune et une flore extraordinaires et l’on obtient une bonne bande dessinée. Pour pimenter un peu leur scénario, ils y glissent une intrigue forte où les tensions sont exacerbées par les êtres qui composent le groupe.

En ce qui concerne la partie graphique, Zoran Janjetov fait le métier. C’est simple, parfois un brin figé, mais efficace.

  • Centaurus
  • Scénaristes : Léo et Rodolphe
  •  Dessinateur : Zoran Janjetov
  • Editeur : Delcourt, collection Neopolis
  • Prix : 12€
  • Sortie : 04 mars 2015

Déchus

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Signée Aurélien Guilbert, la trilogie Déchus est rééditée par Graph Zeppelin. Auparavant une version érotique ebook existait aux éditions Tabou BD. Elle mettait en scène des anges s’ennuyant et arrivant sur Terre sous forme d’êtres humains afin de s’opposer à Dieu. Entre enquête policière, sexe débridé et fantastique, cette saga est des plus abouties.
Résumé du Verset 1 :
Esthel est envoyée sur Terre par le Créateur pour traquer les Déchus, des anges qui ont choisi de renier Dieu et de quitter le paradis pour goûter au tourisme sexuel. Elle-même incarnée dans un corps humain, Esthel est en proie au désir qui l’attire vers ce contre quoi elle a pour mission de lutter.
Résumé du Verset 2 :
Esthel a bien du mal à ne pas se détourner de la mission que le Créateur lui a confiée, traquer les Déchus, des anges qui ont choisi de quitter le paradis pour s’adonner au tourisme sexuel. Car les tentations sont grandes pour elle, surtout incarnée dans un corps aussi parfait que le sien.

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Voilà une saga très accrocheuse ! Il faut dire que Aurélien Guilbert sait happer son lectorat, car au-delà des scènes crues de scène, il livre un récit d’une grande intelligence narrative. Il mélange habilement et assez subtilement des intrigues policières et du fantastique et fait de cette série l’une des meilleures du genre. Son récit, un drame intimiste comme il le qualifie, est d’une grand noirceur. Influencé par Frank Miller, John Paul Leon ou Matt Wagner, il place Déchus dans cette veine d’auteurs, c’est-à-dire une histoire angoissante et frissonnante. Son trait en noir et blanc, agrémenté par des touches de rouge (pour les scènes plus violentes ou souligner des objets importants du récit) est d’une grande qualité.

  • Déchus, Verset 1 : Cosmogonie et Verset 2 : Eden, ouvre-moi tes portes
  • Auteur : Aurélien Guilbert
  • Editeur : Graph Zeppelin
  • Prix : 13€ le volume
  • Sortie : 27 mars 2015

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