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Ziveli Beograd ! Une nuit qui a duré des jours

Publié le 27 janvier 2008 par Lilzeon

Ziveli Beograd ! Une nuit qui a duré des jours
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Des taxis en farandole,

C’est l’arrivée au milieu de l’Europe,

Chercher le JAT bus, perdre son jet lag,

Faire attention aux sacs tandis que déjà,

Les portraits des candidats harcèlent les murets

L’offre des élections

La non-demande de 39% des citoyens,

Les rumeurs les plus folles,

Des agents gouvernementaux au café du coin

Qui propagent que,

Des actions publiques, émises hypothétiques,

Ne seraient remises aux citoyens,

Qui nonchalamment ne seraient pas

Aux urnes allés main dans la main

La confusion règne,

Dans mon sac et sur mes pellicules

En couleur quand l’effort se meut en revendication

En noir et blanc quand il s’agit d’oublier

Les flagrances des millions de toi,

Jetées à travers nuit, à travers musique slave

Une île aux gitans perdue sur une presqu’île hi-tec

Quand les développements des cartes me font perdre le nord

L’électronique bon marché

Les verres d’hystérie consommés en absinthe

Belgrade, Beograd !

C’est M. Stefan Braun qui accueille

Jiveli sur un coin de table,

Numéro saisi à la volée

C’est un samedi soir sur terre

Une autre nuit, une autre errance,

Le vin rouge coule à flots,

Dans ce bouge belgradois,

Tandis que les plateaux abondants illustrent ce cadre de bois

Un groupe gypsy arrive en fanfare,

Des percussions, des trompettes et l’amitié entre les peuples,

Contre quelques milliers de dinars,

A la table du coin un couple de Grecs

Et le patron qui nous fait signe de rejoindre la dernière table

Raki des villes, raki des familles,

Les petits verres s’abreuvent d’histoires et d’injonctions

Et l’on chante et l’on danse

C’est un début d’oubli sur fond de discussion sur l’Albanie,
Kosovo ONU-land, statut quo

Le ton monte, austère,

Mais l’alcool qui rend sourd rend aussi complaisant,

Et les territoires n’ont que peu d’importance quand,

La seule limite, la seule offense n’est plus que le temps

«C’est ça, l’esprit des Balkans»

L’on rentre en titubant, et l’on s’allonge,

Les banquettes rassurantes alors que la voix monotone,

De l’annonceur de la gare continue à proclamer,

A chaque heure,

Les destinations les plus improbables

Un autre jour,

Une autre politique,

Un meeting organisé par Nouvelle Serbie,

On organise la scène pour la télévision,

Les drapeaux sur les côtés,

On chauffe la foule avec d’anciens discours,

On attend que la nuit tombe,

Pour que la centaine de militants se transforme en foule

C’est comme la révolution orange mais en bleu

Et nos caméras continuent à tourner

Des cafés et des hommes,

On parle de 1999 et des bombardements,

Mais aussi des refuges

Des souterrains où malgré la peur

Des étudiants organisaient des fêtes

OTAN comme un matricule de plus,

KFOR, UNMINK

Des acronymes et des détours,

Jiveli, encore, toujours,

Y’a un gars avec des cheveux longs, qui boit une beck
Il regarde une guitarre avec laquelle il vient de jouer, et observe les nouveaux arrivants
Penchés sur des PC archaïques, soixantenaires,
Anglais ou d’ailleurs

Le canapé d’en face est jonché
De beautés croates au teint teinté de cavités
Nivéa sur les billboards
Des siècles sans eau courante dans les pores

Une caméra et un minidisc,
Des regards à la sauvette, je suis le journaliste français qui boit de la wodka
mais qui en offre aux autres

Cette semaine j’ai été Yuri, Argonaute ou un autre,
J’ai vu 100 militants, mille guerres, et des excréments de bombardements

Savoir pardonner mais ne pas oublier
Jamais l’armée n’avait été si proche
Bérêt vert, cave où on oublie l’hiver, flore où on s’éprend d’hier,

Ma tête souffre le martyre des isthmes du coup de froid

Alcool dans les yeux,
De Marko et de ceux qui croient
Il n’y aura pas de révolution,
Mais peut-être un peu d’espoir
De la foi sans les élections,
On se bourre à défaut des urnes

C’est Milosevic, Sarajevo et 1994,
C’est le soldat Serbe qui m’empêche de prendre en photo,
L’Ambassade américaine,
“God blesse”

Le relai se fait entre ici et l’OTAN bien faire
Les rues sont tristement sobres et grises

On s’oublie sous la douche, peut-être à cause du nucléaire
Les informations circulent peu entre l’Ouest l’Est
Monde plat pour ceux dans la bulle,

On ne mélange pas la wodka

L’urgence de l’actualité,
Entretien ici, entretenons la relation là
Les jeunes abandonnent le Talion,
Et l’hibiscus soigne les petites plaies,
L’impact, la jeunesse,
Les numériques qui figent les sourires, sans papier, glacés

Ce sont les filles qui s’embrassent sur les zincs,
Ce sont les cocktails sans fin
C’est mon verre sans fond, de ne pouvoir m’abreuver assez de son

Encore ici, encore ailleurs,
Se sentir vivre,
L’urgence, l’urgence
A l’ange, à l’ange
Belgrade, Beograd, des orthographes et des prononciations,
Mais le même paradis, mais la même énigme.

Retour à l’auberge,

On y vient de Croatie, d’Amérique et d’Ailleurs,

La café turc s’y prépare toujours,

Et CNN tourne en boucle

Les primaires ont lieu outre Atlantique,

Le parquet frissonne ici,

Pas de super Tuesday,

Mais un super Serbian burger,

pris à la volée

Respiration depuis un bar,

Les filles dansent et s’accrochent au zinc,

Soirée de charité où les people font la tournée des tables,

On danse sur Bob, Alexei et des guitares,

Retour au bercail,

Une nuit de plus dans cette chambre vide

Un autre soir,

De résultats,

Au parti LPD

Fox News a fait le détour,

Et malgré les quelques 5% de suffrages,

Nombre de caméras filment en live,

Les coupes de champagne, installées devant la tribune

Le candidat arrive, à l’américaine,

Au trot, une main tendue vers les tribunes,

Sa femme derrière salue aussi les médias,

Sourires et beau couple,

La jeunesse sur la gauche, les membres les plus investis au centre,

Et un regard à la Kennedy comme offrande politique,

Discours rapide en ce soir de fin de campagne,

Le dernier soir du voyage,
Seul dans la chambre des compagnons,
Le dernier soir,
C’est l’orage dehors

Celui où tu sens,
Comme quand enfant le loup se cachait sous le lit
Celui où tu te sens,
Tristement
A la dérive

Les gens déjà manquants
Déjà loin de ce lit
C’est l’absence sans absinthe,
C’est la complainte mille fois jetée au sort

Mais à la roue seuls les fous sont condamnés
Pousser en rond.

Dans Paris Match une rose d’une fête d’ivresse
Imprimée entre les Echos et les souvenirs,
C’est la gravure des jours heureux

Les pétales sèchent, comme ma serviette au coin de la porte
C’est mon auberge de jeunesse, une parmis tant d’hôtes

Les lattes tremblent mais sont finalement familières
Rendez-vous demain,
Pour un café et un au-revoir en forme d’adieu

C’est le bus pris sur le pouce
C’est un voyage et une errance

Tu me manques déjà

Toutes ces lettres illisible
Tous ces messages sans destinataire, déjà

Une correspondance et rentrer

Jiveli,

La santé boit son suc de vie
Et déjà le tenancier passe l’éponge

Comme l’intensité fait mal d’en partir
Comme j’aurais aimé
Comme j’ai aimé

A côté de ton sac et de tes rudiments
Noeuds en forme d’herbes magiques
C’est l’irréel du trop-plein
Du tremplin pour s’en tenir à
L’indéfini certain

Comme le dernier soir est injuste
Comme il est un.


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