IV
s’il y eut jamais âme qui vive
j’use d’une figure lexicale
si jamais ce lieu fut
vraiment habité…
aux yeux questionneurs paraît seulement
une voix fermée qui ne se montre pas
sur les branches en frémissant je lance la corde
remonte-moi – s’il te plait – avant la neige
IV
se mai c’è stata anima viva
uso figura lessico
se mai questo luogo è stato
abitato davvero…
agli occhi interroganti solo pare
una chiusa voce che non si rivela
sui rami fremendo lancio la corda
tirami su – ti prego – prima delle neve
VIII
quand alourdi il refait en pensée
la trajet il s’apprête
au survol à l’envers des crevasses du jour
(pluie ou soleil n’auraient pas changé
l’inclinaison du corps la disparition
et la reprise agressive des symptômes…
à trente degrés le javelot s’envole
atteint son but à la perfection et le long du fil
regarde la pointe vaine pénétrer où…)
VIII
quando greve ritorna nel pensiero
a ripetere il tragitto egli s’induce
al volo a ritroso sulle crepe del giorno
(pioggia o sole non avrebbero mutato
l’inclinazione del corpo la scomparsa
et la ripresa rissosa dei sintomi…
a trenta gradi il giavellotto stacca
perfettamente impatta e lungo il filo
guarta la punta vana spingersi dove…)
Eugenio de Signoribus, deux extraits de « Week-end (1982-1983), Maisons perdues, traduit de l’italien par André Ughetto, Atelier La Feugraie, 2014, pp. 40 & 41 et 48 & 49
Eugenio de Signoribus dans Poezibao :
bio-bibliographie, La Ronde des Convers (note de lecture de R. Klapka), extraits 1, notes sur la poésie, note sur la création, ext. 2, ext. 3