Aujourd’hui nous allons aborder un sujet aussi vieux que le monde : le problème des allergies.
La notion de réaction allergique, existe depuis des millénaires. Ce n’est cependant qu’au XXème siècle, que les mécanismes allergiques sont découverts et expliqués. Depuis, de nombreux travaux ont été effectués permettant ainsi, une meilleure compréhension de ces phénomènes.
Historique de l’allergie
C’est en Egypte, plus de 3000 ans avant J-C, qu’est décrite (succinctement) la première « réaction allergique » : une piqûre d’insecte entraînant le décès d’un pharaon. En 1873, l’égyptologue allemand Georg Eber, découvre un papyrus de 20 mètres de long, rédigé 1500 ans avant notre ère. Ce texte traduit en allemand, expose de nombreux « remèdes » pour traiter l’asthme, entre autres pathologies.
Du VIIIème siècle au début du XXème siècle, se succèdent des descriptions de phénomènes « allergiques » qui n’en décryptent toutefois pas le mécanisme exact.
Le premier exemple de choc anaphylactique par piqûre d’abeille est rédigé en 1765 par le Dr Delbert, médecin du roi. 100 ans plus tard, en 1871, Charles H.Blackley décrit les signes du « rhume des foins ».
Ce sont ensuite les allergies à la poussière de maison en 1922, puis aux poils d’animaux et aux moisissures en 1923. Il faut attendre 1967, pout que les anticorps spécifiques de l’allergie soient identifiés et décrits avec précision.
Le début véritable de l’aventure allergologique date de 1902, avec l’expérience de Richet et Portier sur des chiens. Ces deux scientifiques français voyagent sur le Princess Alice II qui appartient au Prince Albert Ier de Monaco. Ils profitent de cette expédition pour étudier l’effet toxique d’un poison extrait des tentacules de méduses (des actinies) sur trois chiens. Ils leur injectent donc des petites quantités de venin dilué à des choses non mortelles.
Quelques jours plus tard, ils recommencent l’expérience, espérant obtenir une protection de type vaccinal. L’effet escompté n’est malheureusement pas observé, puisque les trois chiens décèdent dans l’heure qui suit la seconde injection. Les deux scientifiques qualifient ce phénomène d’anaphylaxie, signifiant contraire à l’immunité.
Depuis le début du 21éme siècle, de nouvelles techniques diagnostiques ont fait leur apparition. Elles sont basées sur le principe de l’allergologie moléculaire, qui repose sur une meilleure connaissance de la composition des allergènes. Pour exemple, on décrit désormais pour l’arachide au moins 5 protéines allergisantes : Ara h1, 2, 3, 8 et 9. Pour le chat ce sont le Fel d1 (le plus connu), d2, d3 et d4, qui sont répertoriés.
Les symptômes de l’allergie
Il existe aujourd’hui des examens médicaux à faire pour déterminer les choses auxquelles on est allergique. Mais la plupart des gens ont tendance à prendre ce phénomène à la légère et attende pour consulter de constater des réactions étranges. En parlant de constat justement, sachez qu’en terme d’allergies, il y a des signes qui ne trompent pas !
Les symptômes de l’allergie vont dépendre forcément de l’allergie concernée (allergie respiratoire, allergie cutanée, allergie alimentaire), néanmoins il existe presque pour toutes les allergies, des signes évocateurs comme :
- Les démangeaisons
- Les conjonctivites
- Les éternuements
- L’eczéma
- Les éruptions cutanées
- L’urticaire
- L’œdème du visage
- Le malaise pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique
- Les douleurs abdominales (plus difficile à déceler en tant qu’allergies sans examen médicaux)
- Le nez qui pique
- La constipation
- L’insomnie
- L’irritabilité
- Les migraines
Les causes les plus connues d’allergies
Les acariens domestiques
Le plus souvent responsable de manifestations respiratoires du type rhinite ou crise d’asthme, les acariens domestiques peuplent nos maisons et vivent constamment avec nous. Ils mesurent entre 170 et 50 millièmes de millimètres et sont donc invisible à l’œil nu. Leur physique inoubliable révélé au microscope est constitué d’un corps globuleux et de 4 paires de pattes articulées munies de poils, de griffes ou de ventouses. Vivant environ trois mois, ils se reproduisent une à deux fois dans leur vie. Une femelle peut pondre environ 20 à 80 œufs qui se transforment en larves en 6 jours seulement, en lymphes en 12 et terminent par devenir adulte en un mois.Les plus connus se nomment Dermatophagoides pteronyssinus et Dermatophagoides farinae. On les trouve particulièrement dans la chambre, sur le lit. Un matelas compte environs 2 millions d’acariens ! Pour vous en débarrasser il existe des dizaines de produits efficaces en grandes surfaces.
Conseil : Les acariens détestent l’aération, le soleil, la chaleur sèche et même le froid sec. Alors hiver comme été, n’hésitez pas à ouvrir toutes les fenêtres de votre maison au moins pendant 10 minutes. Et laissez-y entrer la lumière naturelles du soleil.
Nos autres animaux de compagnie
En France, plus d’un foyer sur deux possède un animal domestique. Ce sont les chats et les chiens qui arrivent en tête suivis par les oiseaux, les hamsters etc…
Le chat généralement apprécié pour son calme et sa discrétion, reste cependant le plus allergisant. En effet, les allergènes se trouvent en quantité beaucoup plus importante dans ses glandes sébacées (allergène majeur Fel d1 auquel 90 % des allergiques sont sensibles). La production d ‘allergène en particulier celle du Fel d1 hormonodépendante du taux de testostérones explique que les chats mâles non castrés en produisent plus que les chats mâles castrés ou que les femelles. Ces allergènes se déposent partout, sur les vêtements ou les objets et disparaissent 5 à 9 mois après le départ définitif du chat.L’allergie au chien est moins fréquente que celle au chat mais les symptômes restent identiques lors du contact avec l’animal. Les protéines allergisantes sont présentes sur la peau, le pelage et dans la salive du chien. Elles sont principalement véhiculées par l’air ambiant.
Les graines de pollens
On l’a vu « le rhume des foins » est une expression très ancienne et qui reste aujourd’hui encore la plus fréquente de l’allergie aux pollens.
Les graines de pollens transportés par le vent (anémophiles) ou par les insectes (entomophiles) assurent la fécondation de l’organe femme des fleurs.
Les phénomènes allergiques sont plutôt liés aux grains de pollens anémophiles. La répartition géographique des végétaux est un facteur majeur du phénomène allergique. Néanmoins, trois grandes saisons polliniques annuelles sont répertoriées
- La saison des arbres qui démarre dans le sud de la France dès janvier par les pollens de cyprès. Dans le nord elle débute plutôt vers février-mars.
- La saison des pollens de graminées plus connue donc sous le nom de « rhume des foins » qui débute dans le sud en ce moment même en raison des conditions climatiques favorables. Puis elle se déplace vers le nord de la France vers mai-juin.
- La saison des herbacée qui elle a lieu de l’été à l’automne avec l’apparition des pollens herbacées comme l’armoise.
L’alimentation
Les principaux allergènes alimentaires sont :
- La farine de blé qui est présente dans de nombreux pains, pâtisseries, fromage à tartiner, préparation panées et bière ;
- Le sésame qui décore régulièrement les hamburgers mais également les biscuits apéritifs et certaines glaces
- Le céleri cru ou cuit mais également les fruits exotiques comme le kiwi, la banane, la mangue et le soja.
- L’arachide dont la proportion varie entre 0,5 et 1,2 % en France peut entraîner une allergie sévère, causant des chocs anaphylactiques ou même des décès. Sa présence même sous forme de trace est donc désormais OBLIGATOIRE sue les étiquetages alimentaires.
- L’allergie au lait de vache est l’allergie alimentaire la plus ancienne et a plu connue. Cependant elle n’est pas à confondre avec l’intolérance du lait de vache qui se manifeste de façon différentes et induit des tests allergologique négatifs.
Mise en garde : Attention ! Contrairement aux idées reçues, les œufs de caille ne guérissent pas l’asthme, au contraire, leur ingestion peut même déclencher une crise d’asthme par allergie alimentaire !
Dans cette partie nous avons brièvement vu les cause d’allergies les plus connues, cependant il en existe des centaines d’autres ! En fait, pour résumé, il existe autant d’allergie qu’il existe de différences chez les êtres humains. Certaines personnes sont allergiques au pain par exemple d’autre à la carotte et il y en a même qui sont allergique à rien du tout.
Pour faire un point sur vos allergies il existe aujourd’hui des examens spécifiques dont n’importe qui peut avoir accès, donc n’hésitez pas.
Mieux vaut prévenir que guérir !
La notion de prévention primaire de l’allergie date du XVIIème siècle. Depuis cette époque, de grands progrès ont été faits dans la compréhension et l’éviction des allergènes.
Avoir un habitat plus sain c’est possible
Voici quelques mesures à prendre en ce qui concerne l’environnement de l’enfant beaucoup plus réceptifs aux allergènes que l’adulte :
Aménager le lit de bébé avec un matelas en mousse, une couette synthétique et pas plus de 2 à 3 peluches.
Préférer le plancher ou le linoléum à la moquette. La température de la chambre doit osciller entre 28 et 19 ° C avec une aération quotidienne matin et soir.
Enfin, préférer l’allaitement maternel. Si pour certaines raisons cela n’est pas possible, veillez à utiliser des tétines de biberons en silicone et non en latex.
Les Oméga-3 en prévention
La consommation d’acides gras oméga-3 dans le domaine des allergies aurait des effets sur l’asthme. En effet, des études ont ainsi évalué l’effet protecteur de ces acides gras sur l’apparition du terrain ato pique ou de symptômes comme les sifflements respiratoires dans l’asthme.
Si les résultats de ces études sont encourageants, ces hypothèses de travail doivent être étayées par de nouvelles études.