Thé ou café ? Longtemps, j’ai valsé entre les deux. Appréciant chacun de ces breuvages à des moments différents de la journée et surtout, en restant longtemps accro à mon kawa du matin. En fait, durant longtemps, je me suis rassurée grâce au tandem intangible : café d’un côté, cigarette de l’autre. Les médecins expliquent que les fumeurs métabolisant plus vite la caféine, cela expliquerait qu’ils soient de plus gros consommateurs. Que de discussions, d’échanges ou d’affrontements sont ainsi partis en fumée dans les arrière-salles de bistrots que j’aimais tant fréquenter. Aujourd’hui, l’époque n’est plus la même. La clope, c’est beaucoup moins d’actualité (et j’accroche pas trop avec les vapoteuses !) Les fumeurs sont parqués dans des terrasses chauffées peu écologiques pendant que les autres se retrouvent dans des espaces coincés entre les écrans télé allumés à plein régime et les fonds bien sonores. Dans ce brouhaha permanent, mon taux d’adrénaline est tel que je ressens beaucoup moins l’impérieux besoin de siffler un petit noir. Bien au contraire, j’apprécie les endroits zen et j’ai remarqué que le thé quand il est bien servi nécessite une ambiance calme. L’infusion, la dégustation… les gestes s’accomplissent avec une certaine lenteur qui me procure un sentiment de relâchement, de lâcher-prise. En avalant la première gorgée brûlante, j’ai presque une notion de recueillement.
Ca tombe bien car comme il y a de plus en plus de lieux où l’on peut découvrir et déguster de bons thés, j’ai de quoi alimenter ma passion. Noir, rouge, blanc ou vert, ce breuvage m’enchante. Pour me refaire un palais à neuf et développer mes sensations, j’ai tout naturellement abandonné la cigarette dont l’arrière-goût me gênait de plus en plus. Du coup, cela m’a aussi donné envie de bouger, de faire plus d’activités physiques.
Bien sûr, le café est une substance qui présente énormément de bienfaits sur la santé. Il a une action sur les troubles de la mémoire et l’améliore à long terme. Par ailleurs, il diminue le risque de développer le cancer de la bouche, du pharynx et de l’œsophage ; il agit sur les migraines et module le passage systémique du glucose au niveau de l’intestin grêle ; il lutte contre la constipation et diminue de 40% le risque de cirrhose lorsqu’on en consomme deux tasses par jour et améliore le volume mictionnel. Gros avantage ¬(très utile pendant les pendant les examens), il améliore les performances cognitives. C’est prouvé. D’ailleurs une étude américaine récente montre que des adolescents ayant pris du café réussissent mieux les tests de mémoire. Et à ce petit jeu-là, les filles étaient apparemment meilleures que les garçons pour les tests de reconnaissance de mots. En réalité, il semble que les bienfaits du café à ce niveau-là touchent aussi bien les deux sexes.
A contrario, si l’on se projette plus loin dans le temps, ce n’est pas inintéressant de savoir que les études épidémiologiques faites sur la maladie d’Alzheimer montrent que les patients atteints ont consommé moins de caféine que les autres. En fait, il semblerait que la caféine diminue la concentration des plaques amyloïdes et modifierait les protéines Tau, caractéristiques de cette maladie. Des résultats à suivre donc. C’est déjà pas mal. Mais il y a aussi effets négatifs comme l’augmentation des risques de cancer de la vessie, du colon et du rectum ou de problèmes d’hypertension artérielle chez certaines personnes sans oublier le risque de maladie coronarienne et le taux de cholestérol à surveiller. Il paraît qu’il pourrait créer des problèmes de pression oculaire chez les personnes à risque de glaucome. Et n’oublions pas le risque d’hémorragies méningées chez les porteurs d’anévrisme cérébrale.
Comme la plupart d’entre nous, j’ai besoin de stimulant. Bien sûr, le thé comme le café contient de la caféine mais en quantité deux fois moindres que celle trouvée dans le café. Ouf ! car je supportais de moins en moins son effet anxiogène. A force de boire de mauvais cafés dans les distributeurs du bureau, j’avais souvent le cœur qui palpitait et parfois une sensation de nausée et aussi des crises d’angoisse. Il faut dire qu’avec mes sept à huit tasses, je dépassais allègrement la dose conseillée : cinq à six expressos ou deux à trois tasses de café filtre (soit 200 mg). Autre point, plus j’en buvais et plus, je me sentais fatiguée. Rien d’étonnant à cela m’a expliqué mon médecin traitant : « vous souffrez d’une carence en fer. En effet, le café est chélateur du fer, c’est-à-dire qu’il neutralise son action. Résultat plus vous en buvez, plus votre carence s’aggrave. » Tous ces signaux d’alerte m’indiquaient qu’il était temps pour moi de changer de mode de vie. En fait, plutôt que d’arrêter définitivement le café, il fallait surtout que je cesse d’en boire à tout-va. Et c’est pour cela que boire du thé thé me convient mieux car il m’oblige à prendre le temps de faire une vraie pause.
Des chercheurs viennent de mettre en avant les bienfaits du thé qui est, rappelons, la boisson la plus consommée dans le monde (après l’eau). Comparé au café, il réduirait de façon non négligeable les risques de décès autres que cardiovasculaires. Mais, tout comme le premier, il a aussi ces inconvénients : il provoque la constipation, peut causer des ulcères gastriques et duodénaux, des palpitations cardiaques, des céphalées et a un effet pas sympa sur la couleur de l’émail des dents. D’accord mais il paraît que c’est conseillé d’en boire pour lutter contre la formation en excès des radicaux libres grâce aux agents antioxydants qu’il contient, favoriser la digestion, abaisser la tension artérielle, empêcher l’oxydation du mauvais cholestérol et limiter la formation de plaques d’athérome dans les artères.
Pour résumer, on dit que le café excite tandis que le thé stimule. Son pouvoir excitant est donc plus diffus. Une raison de plus pour l’adopter et changer mes habitudes de vie. Et puis, tout le monde connaît la réputation minceur du thé. Ce breuvage contient des substances brûle-graisses : les catéchines dont on a découvert récemment qu’elles avaient un rôle essentiel dans la régulation du poids. Elles seraient particulièrement bénéfiques pour la diminution de la graisse abdominale. Dans ce cadre-là, on recommande particulièrement le thé vert plus riche en catéchines que le thé noir.
Alors, thé ou café ? Il n’y a pas de conflit. Les deux sont bons à condition de consommer les bonnes doses et que cela convienne à votre hygiène de vie.
Depuis que j’ai arrêté ma relation soutenue avec le café, j’apprécie toujours de le prendre sur le zinc, à condition que ce soit un arabica et j’ai découvert le plaisir de déguster des crus peu connus soigneusement sélectionnés et préparés par des baristas passionnés dans ces bars qui se montent actuellement un peu partout. Quant au thé que je bois pendant la journée, je prends soin de le renouveler régulièrement pour conserver ses propriétés minceur.