On avait lu et vu de belles choses sur Atacama. On revenait du Grand Nord chilien et on savait que ce serait aussi très beau mais on n’avait pas imaginé à quel point. Une immensité de beauté nous a plongé dans un état physique et émotionnel intense. On ne peut pas rester indifférent à Atacama!
La région d’Atacama est considérée comme la capitale archéologique du Chili. Le désert d’Atacama est le plus aride du monde, il s’étend sur plusieurs centaines de kms jusqu’au sud de Copiapo. Situé au nord du désert, San Pedro est niché entre la cordillère des Andes et ses sommets de 6000 m. et la cordillère de Domeyko ( point culminant à 4300m.) En plus de cet atout, le village est cerné au sud par une immense mer de sel et à l’ouest par un désert de roches et de sable : la vallée de la lune.
Les alentours de San Pedro de Atacama- Photo :sanpedrochile.com
San Pedro de Atacama
Pour nous rendre à San Pedro de Atacama à 2500 m d’altitude, nous sommes partis de la ville de Arica par un bus de nuit direction Calama ( les bus directs vers San Pedro étant supprimés). On était bien installés dans un « salon cama » (des fauteuils confortables très inclinables), des voisins silencieux, une conduite souple. Tout pour passer une bonne nuit! On est réveillés une première fois quand le chauffeur éclaire le bus brutalement pour nous rendre nos passeports (après un contrôle de police). Sympa mais il aurait pu les rendre à l’arrivée ! Il a réveillé tout le monde! On se rendort et quand le bus s’arrête à un autre moment, j’en profite pour visiter les wc du bus. Quand je ressors, Benoit est seul dans le bus et le chauffeur nous hurle dessus! On doit descendre et prendre tous nos bagages. Toutes les valises sont aussi sorties précipitamment de la soute pour un contrôle douanier! Au milieu de nulle part à 4h du matin ! En entendant « douanes », pendant 10 secondes, je me demande si on s’est trompés et que le bus va vers l’Argentine ou la Bolivie ! On reste au Chili, nous ! Le douanier ouvre toutes les valises pour fouiller. Tout le monde obtempère en silence. Arrivé en dernier près de nous, il ne vérifie qu’une valise et nous dit de partir en faisant des grands gestes. On se retourne : notre bus n’est plus là ! Coup de stress ! Il était parti plus loin pour laisser la place! On remonte dans le bus complètement hébétés! L’impression d’avoir été projetés dans un mauvais film! Il semblerait qu’il y ait une histoire de zone franche qui expliquerait cet arrêt en fanfare! Sympa! On se rendort plus ou moins et l’arrivée à Calama au lever du soleil nous laisse entrevoir le désert mais c’est le deuxième bus vers San Pedro qui a levé le voile sur des sculptures naturelles de toute beauté. 1H30 de plus sur une route vraiment sublime. Malgré la fatigue, on est éblouis. Dans le village, de très belles maisons en adobe, des rues en terre battue. Des tons de marrons à beige partout…Depuis la minuscule « gare routière » de San Pedro, un taxi pick-up nous conduit à notre lodge un peu à l’extérieur du village : le Planeta Atacama Lodge. Face à une chaîne de volcans majestueux, 5 chambres et une maison centrale, toutes en adobe. L’harmonie est parfaite.
Vue du lodge Vue du lodge Planeta Atacama lodgeOn se sent immédiatement dans un lieu magique et on est complètement exaltés. On va exprimer notre plaisir à Juan, le propriétaire, qui nous fait la surprise de nous parler dans un français parfait. On est comme deux enfants le jour de Noël ! On a dû passer pour des illuminés mais cette combinaison parfaite de l’architecture traditionnelle et de la chaîne de volcans est vraiment exceptionnelle. L’accueil chaleureux et la découverte de notre chambre où chaque détail nous plaît finit de nous convaincre que nous sommes arrivés au paradis ! Dans le village, il y a beaucoup de touristes dans la rue principale piétonne, des agences de tourisme tous les 2 mètres et on entend beaucoup parler français. Ce qui aurait dû nous déplaire nous semble pourtant très agréable. Le contraste avec le village endormi de Putre est frappant! Il y a une atmosphère qui nous enchante : une combinaison de « bobo » et de traditionnel assez réussie. Juan, le propriétaire du lodge nous parle de sa découverte de San Pedro il y a 30 ans. Il est tombé sous son charme et a œuvré pour faire connaître le lieu. Mission réussie ! Aujourd’hui, San Pedro de Atacama est une destination phare du Chili!
Place de l’église avec vue sur le volcan Porte en bois de cactus Chemin entre le lodge et le centre du village ( il y a toujours un volcan dans le cadre!) Rue principale de San Pedro de Atacama Notre agence de tourisme dans une maison traditionnelle e de San Pedro de AtacamaNous avons prévu 3 excursions avec l’agence de tourisme Cosmo Andino mais on est légèrement effrayés par les consignes concernant le froid et l’altitude. On se demande si on va supporter le programme des 2 jours suivants avec peu de vêtements chauds et l’altitude qui nous coupe le souffle autour des 4000 m!
Journée Altiplanico
Départ à 7h avec un groupe de 13, un guide et un chauffeur pour une journée complète. On se rend d’abord au sud du village, au salar de Atacama qui est un immense lac de sel, avec des lagunes et des formations salées. C’est l’évaporation des eaux souterraines très salées qui crée une accumulation de cristaux de sel. Au centre du salar, nous allons à la laguna Chaxa où se trouvent de nombreux flamants roses. Le lieu est magnifique au lever du soleil. Les couleurs, le silence. On essaie de mémoriser les 3 types de flamants roses et de les repérer. Beaucoup dorment sur une seule patte, la tête enfouie dans leurs plumes. D’autres sont en train de chercher leur casse-croûte de micro-algues. Il paraît qu’ils y passent 15 heures par jour ! Ce lieu, comme tous ceux que nous visiterons est protégé par une communauté indigène qui perçoit des droits d’entrée.
laguna Chaxar laguna Chaxar flamant andin laguna ChaxarOn repart vers le petit village de Socaire et sa jolie église traditionnelle, avec le campanile séparée de la chapelle, comme cela est l’usage dans toute la région. On achète à une charmante dame du village des gants et bonnets en laine d’alpaga. Voilà une contribution utile à l’artisanat local : on est plus optimistes pour affronter le froid !
chapelle de Socaire Notre vendeuse de vêtements et son filsLa balade continue vers le sud et le magnifique salar de Talar. Balade et poses photo dans un froid saisissant et des couleurs surréalistes. On pousse des « waouuh » toutes les 10 secondes et on abuse de superlatifs !
Route vers salar de Talar végétation jaune typique des 4000 m salar de Talar Salar de TalarOn repart vers le Nord et les lagunes Miscanti et Miñique dominées par des volcans de plus de 5500 m. On se trouve sur l’altiplano à 4000 m. Ces lagunes sont apparues suite à une éruption volcanique, il y a un million d’années. Des sites archéologiques témoignent d’une occupation des lieux 4000 ans avant J-C. Nous, on n’est témoin que d’un éventail de couleurs… Seuls au monde, on fait un déjeuner pique-nique face à la deuxième lagune où on sympathise avec un jeune couple americano-mexicain de notre groupe qui vit à Santiago. On parle voyages évidemment!
laguna Misconti laguna Misconti laguna Misconti laguna MiñiqueVers 15h30, on prend le chemin du retour car il nous reste de nombreux kms à parcourir. On a beaucoup roulé pendant cette journée, j’avais des douleurs de ventre horribles liées à l’altitude mais malgré cela, les paysages tous plus beaux les uns que les autres nous ont laissés à tous les deux une impression magique. On a été en altitude toute la journée (autour des 4500 m) et la moindre marche a été éprouvante. Le froid piquait pas mal. En tant que Français, on devrait être habitués mais des années de climat tropical nous ont bien « dénaturés ». On rentre heureux et vraiment épuisés. On ne pense qu’à s’écrouler et dormir. D’autant plus que le réveil est prévu à 4h30 pour un lever de soleil devant les geysers ! Je vous raconte dans le prochain billet cette très longue journée jusqu’à un coucher du soleil grandiose …