Depuis le 19 mars, le conflit au Yemen a fait 643 morts et 2 226 blessés1 et entraîné des déplacements de population massifs à travers le pays, notamment dans le sud et autour de Sanaa. Associée à ces déplacements, la pénurie alimentaire actuelle accentue encore la vulnérabilité de près de la moitié de la population yéménite, affectée par une insécurité alimentaire chronique.
Malgré la pénurie de carburants qui touche la plupart des villes yéménites, ACF maintient ses programmes dans le nord du pays, à Hodeida et Hajjah, où 71 tonnes de produits thérapeutiques sont en cours de distribution. Une intervention d’urgence auprès de 600 familles déplacées a été lancée dans le gouvernorat d’Hajjah (traitement nutritionnel, soins de santé, approvisionnement en eau, distribution de kits de première nécessité). Les équipes d’ACF ont également distribué des rations alimentaires d’un mois aux enfants en état de malnutrition aigüe sévère afin de maintenir leurs traitements dans l’éventualité d’une flambée des violences et d’une réduction de l’accès à la population.
A Aden et Lahj, dans le sud du pays, la population expérimente d’ores et déjà des problèmes d’approvisionnement en eau potable liés au manque de carburants. 36 tonnes de produits nutritionnels thérapeutiques vont être distribuées à Aden, où les marchés commencent à manquer de nourriture. Au total, neuf tonnes de matériel médical seront distribués à Aden et Hodeida.
Face à la recrudescence des violences au Yemen, les équipes d’ACF basées à Djibouti se préparent à un afflux de réfugiés. Au 8 avril, ils étaient 238 à s’être réfugiés dans la ville d’Obock2. Une partie du personnel travaillant au Yemen a été évacuée à Djibouti, tandis qu’une centaine de personnes continuent à faire fonctionner les programmes d’ACF au Yemen.
« Le manque de carburants a un impact direct sur nos programmes et limitent la capacité de déplacement et d’action des équipes » souligne Hajir Maalim, responsable des programmes ACF au Yemen. « Cette pénurie a également un impact sur la sécurité des travailleurs humanitaires et sur l’approvisionnement des populations en nourriture, en eau potable et en électricité. Nous avons besoin très rapidement de nourriture et de carburants. » L’urgence réside aujourd’hui dans la mise en place d’un véritable système permettant l’entrée régulière et massive des biens de première nécessité dont la nourriture, et de carburant dans le pays. Ces biens doivent pouvoir être distribués rapidement sur l’ensemble du territoire, sous peine d’une crise humanitaire majeure.
Action contre la Faim renouvelle son appel urgent aux belligérants à respecter le Droit International Humanitaire qui garantit la sécurité et la survie des civils. Ils doivent également respecter les travailleurs humanitaires et permettre un accès humanitaire aux populations en détresse.
Contact presse: Agnes VARRAINE-LECA
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1 Source Organisation Mondiale de la Santé
2 Source UNHCR
Crédit photo : ACF