Dans ce second entretien, Claudine Catinaud parle du livreManager l’urgence(Dunod, 2013) qu’elle a écrit avec deux collègues : Charles Canetti et Thierry Koch.
Pourquoi un livre sur l’urgence ?
Cela fait partie intégrante de notre métier de dirigeant de
transition : manager l’urgence, en créant la rupture.
Les entreprises font appel à nous car nous sommes experts de ces
situations de crise ou d’urgence. Gérer ce type de situation est plus aisé vu
de l’extérieur et moins risqué que si l’on appartient à l’interne.
De fait, dans les entreprises dans lesquelles nous intervenons,
nous n’avons ni passé, ni passif : on ne peut pas nous reprocher nos mots, nos
comportements, nos ambitions. Nous n’avons pas non plus d’avenir… et donc
pas d’interférences de ce type qui puissent nous freiner dans nos actions. Cela
nous permet de nous concentrer sur l’opérationnel, cela nous donne une réelle
liberté de pensée et décuple notre
capacité d’action. Faire appel à un manager de transition n’est pas neutre pour
le dirigeant car quelque part, il va devoir lâcher prise, confier les rênes à
un spécialiste de la transition.
On a beaucoup écrit sur
la gestion de crise, pourquoi un nouvel ouvrage ?
Parce que l’urgence n’est pas la crise ! L’urgence se distingue de la crise car elle
révèle une question de survie pour l’entreprise, alors que la crise révèle
un moment de tension, une cristallisation, une émergence des tensions, qu’elle
soit managériale, médiatique ou sociale.
La crise peut créer une situation d’urgence pour l’entreprise,
de par ses impacts potentiels négatifs à brève échéance. Inversement, il peut
y avoir urgence en l’absence de crise.
L’urgence s’évalue de la manière suivante : si on ne fait rien,
qu’arrive-t-il à brève échéance?
0 rien
1 l’entreprise ralentit et avance
insidieusement vers le niveau 2
2 les clients, les fournisseurs et
les banquiers, les salariés s’inquiètent
3 l’activité s’arrête (établissement,
structure)
Le prochain épisode d'Urgence DRH traite d'un cas concret.