Suite du dossier intelligence artificielle open source. Après DeepDive et UIMA, je vais aujourd’hui vous parler de OpenCog. Opencog est particulièrement à l’aise pour les applications robotiques, mais pas seulement. Il se montrera aussi à son aise dans des tâches linguistiques comme la traduction ou la correction des fautes. Distribué sous licence GNU Affero, le framework OpenCog fournit une infrastructure OS de type API comprenant des composants écrits en C++.
Contrairement à certains programmes qui s’avèrent performants dans un domaine restreint (par exemple les programmes d’échecs), Opencog a l’avantage de couvrir un spectre assez large de compétences. Ses créateurs affirment d’ailleurs qu’il est déjà en usage dans des applications linguistiques, aussi bien dans le monde de la recherche que dans les affaires.
Les concepteurs ont d’ailleurs clairement annoncé qu’OpenCog aura vocation, à long terme, à tendre vers l’intelligence artificielle dite forte (que les anglosaxons nomment Artificial General Intelligence ou AGI). L’occasion de rappeler qu’il faut distinguer l’IA faible et l’IA forte. L’IA faible caractérise les programmes qui simulent l’intelligence humaine grâce à un programme d’apprentissage ad hoc. On pourrait dire qu’il s’agit d’une IA de résultat, alors que l’IA forte a la prétention de reproduire véritablement l’intelligence humaine, c’est-à-dire de viser une IA de processus. C’est ce type d’intelligence que vise Opencog. Évidemment l’IA forte peut faire grincer des dents, et d’ailleurs les prises de positions se sont multipliées ces derniers temps, pour dénoncer les dérapages futurs prévisibles de l’intelligence artificielle forte, qui devrait supplantée celle de l’homme (voir par exemple les propos alarmants de Stephen Hawking et Bill Gates), dans la mouvance transhumaniste.
Mais, comme souvent, la recherche avance sans se soucier de sa philosophie et des considérations éthiques. Si bien que, à terme, Opencog pourrait réellement faire beaucoup de choses comme contrôler un agent virtuel intelligent (dans un monde virtuel), voire contrôler un robot humanoïde dans le monde réel (comme le robot Nao). On le voit, le cyborg est clairement aujourd’hui en ligne de mire.
Pour l’heure, nous n’en sommes pas là et la Fondation OpenCog n’est qu’un organisme sans but lucratif fondé pour favoriser la recherche, orienter l’élaboration du projet, et encourager l’adoption du framework dans les universités et dans les centres de recherche de part le monde. Nul doute qu’il se généralisera tant pour les projets commerciaux que pour les programmes de recherche demandeurs d’IA.