C'est fait! Depuis dimanche dernier, ma petite princesse a reçu un premier sacrement chrétien. Elle a été baptisée. C'est peut être un détail pour vous mais pour nous, ses parents, cela signifie beaucoup.
Elle est devenue enfant de Dieu le jour de Pâques. Beau symbole n'est-il pas? Née le jour de l'épiphanie et baptisée à Pâques. La symbolique est forte.
Bien sûr, le prêtre qui l'a baptisée n'est autre que celui qui a accompagné nos jumeaux vers la vie éternelle après leur trop court passage sur terre. Sa foi sans limite et son discours à la fois si sincère et si simple rend la religion naturelle et compréhensible, loin du dogmatisme qui m'a tenu éloigné de toute pratique religieuse. Plusieurs membres de ma famille, non pratiquants, ont aussi exprimé leur joie d'aller à la messe avec ce type de discours. Père Louis reconvertit les croyants. Ce n'est pas beau ça?
Quoiqu'il arrive, il a été le bras de Dieu pour baptiser notre petite princesse. Après le tragique et traumatisant départ de nos jumeaux vers les cieux, nous avions besoin, au-delà de notre foi, de savoir que quelqu'un d'autre veille sur elle en plus de ses deux grands frères.
Cela n'enlève rien aux risques qu'elle encourt et encourra chaque jour. Et ils sont nombreux. Entre le fanatisme religieux qui mène à la ruine de l'âme, le communautarisme exacerbé qui mène à la haine raciale, les hommes politiques qui mènent à la ruine économique de la France, les déviances mentales d'aujourd'hui qui mènent à des comportements inadmissibles et des traumatismes insurmontables au sein même des écoles, il y le choix dans les défis auxquels la préparer. Et j'en passe et des meilleurs...
Pour procéder au baptême, ce fut un chemin de croix administratif. Pas étonnant en France, je vous l'accorde. Nous avons donc dû demander l'accord du Général qui officie au Val de Grâce. Oui, Père Louis étant aumônier du Val de Grâce, nous avons souhaité conserver cette paroisse où nous venons chercher la paix intérieure depuis maintenant plus d'un an ( mais la trouverai-je un jour? rien n'est moins sûr). L'enceinte étant un hôpital militaire, nous avons donc dû demander l'autorisation au général d'utiliser l'église, partie intégrante de l'enceinte militaire, au-delà de la messe dominicale.
Car les baptêmes ne se font plus durant les messes comme avant (j'ai l'impression d'être comme Man quand je parle d' "avant ", d'être vieux en fait...). Non, même l'Eglise s'adapte au mercantilisme et à la flemmardise de ses pratiquants. Le chrétien veut bien aller à la messe mais pas trop tôt le matin. Donc messe au mieux à 10h, voire 11h, c'est encore plus simple pour la grasse matinée. Mais faudrait pas non plus être en retard pour le poulet chez mémé, alors la messe doit se terminer à 12h dernier carat, parce que bon, hein, quand même, c'est dimanche. Déjà qu'à 11h ça fait rater Téléfoot, faudrait pas non plus rater l'apéro avant le poulet-pommes de terre familial du dimanche.
Toutefois, nous avons pu avoir le Val de Grâce rien que pour nous pendant que les paroissiens mangeaient leur poulet. Cette église est somptueuse. Elle a été bâtie sur le modèle des églises romaines et en a le charme et la classe. C'est une réplique miniature de Saint Pierre de Rome, qui demeure toutefois inégalable et inimitable.
Nous avions donc nos lectures, notre évangile et notre sermon rien que pour nous. Père Louis fait participer son auditoire pour une cérémonie plus vivante. Les fans de Ségo pourront appeler cela une cérémonie " participative ". Bien sûr les questions qu'il pose à des personnes choisies au hasard tombent sur mon père, qui ne va plus à l'église depuis 40 ans, et sur mon oncle, athé. Qui a parlé de hasard?
Au final, et pendant que ma fille prenait discrètement son biberon ( messe ou pas, elle avait faim, et l'heure c'est l'heure!), elle a pu être baptisée et revêtir son vêtement blanc symbole du baptême.
Elle est maintenant destinée à suivre ses parents, contrainte et forcée, à la messe dominicale (hors jour de compétition), avant la crise d'ado qui fera qu'elle se rebellera contre tout y compris la religion. Tant qu'elle ne se converti pas à une religion fanatique d'un autre temps... Elle aura le choix ensuite, devenue adulte, d'opter ou non pour une pratique religieuse. Ou de rester croyante mais non pratiquante. N'en déplaise au père polonais qui nous a " préparé " au mariage, nous pouvons croire en Dieu sans nécessairement pratiquer et aller à la messe tous les dimanches. La croyance est libre. Du moins tant que nous ne sommes pas conquis par les ayatollahs de la pensée unique (Man se prépare, il se laisse déjà pousser la barbe dans cette perspective).
Ensuite, c'était buffet gargantuesque. La peur de manquer chez moi doit provenir d'un traumatisme de l'enfance. J'ai cuisiné tout le samedi, de 15h à 00h30, avec l'aide du cousin / parrain, puis de la mère (la mienne).
Pendant ce temps, ma femme terminait les livrets de messe. Mieux vaut tard que jamais...