L'année 2014 se termine comme elle avait commencé : avec son lot d'augmentations des impôts, des taxes, du chômage... et des problèmes ! Avec un brin de malice, je dirais que la seule baisse tendancielle, en dehors du pétrole dont il n'est pas certain que la baisse soit durable, est celle de l'inflation qui est loin d'être une bonne nouvelle comme rappelé dans ce billet.
Je vous propose donc aujourd'hui un petit retour sur l'année 2014, au travers des nombreux billets que j'ai écrits. Il vous suffit de cliquer sur les petites boîtes ci-dessous pour accéder aux billets mentionnés. Et pour conclure, à l'aide d'une bonne dose de réalisme et d'une petite cuillérée de connaissances des mécanismes économiques, nous verrons ce que l'on peut attendre de l'année 2015.
Retour sur l'année 2014
Que nous réserve 2015 dans la zone euro ?
En 2015, la zone euro devra lutter contre les pressions déflationnistes et l'insolvabilité de certains États membres de la zone euro. J'en profite pour rappeler que contrairement à une idée répandue, la santé économique et sociale de la Grèce ne s'est pas améliorée, sauf à fixer l'attention sur quelques rares indicateurs macroéconomiques qui cachent la forêt de la misère microéconomique.
C'était pourtant prévisible, car les saignées pratiquées par les docteurs Diafoirus de la Troïka "oublient" que l'économie grecque fait partie de la zone euro (qui compte désormais un nouveau membre : la Lituanie), et que cette dernière ne dispose pas des instruments lui permettant de faire face à la crise qu'elle subit ; d'où la chute de l'investissement dans la zone euro, que la plan Juncker n'a aucune chance de faire remonter en raison de son peu d'envergure.
Or, les mauvaises nouvelles concernant la zone euro ont tendance, ces derniers temps, à être amplifiées sur les marchés financiers au point qu'il ne faut pas négliger le risque d'une tempête financière en ce début d'année.
Que nous résevre 2015 en France ?
En 2015, certains pensent que la France va renouer avec la croissance en raison de la baisse des prix du pétrole et du quantitative easing que la BCE va mettre en oeuvre très prochainement. C'est oublier un peu vite que le chômage poursuit son ascension, car de nombreux secteurs continuent à détruire des emplois. Quant à la création d'emplois de qualité et bien payés, à l'instar des poissons volants, ces emplois ne constituent pas la majorité du genre !
En France, on s'achemine donc vers une poursuite des politiques de rigueur (les baisses de dépenses publiques succédant aux hausses d'impôts), un chômage à haut niveau, une hausse des inégalités, et une déliquescence du lien social. En ce qui concerne le budget, le gouvernement continuera à user d'artifices comptables pour réduire son déficit public structurel, quitte à créer des lois Macron 2, 3, 4, etc. et à privatiser à vil prix tout ce qu'il reste d'infrastructures publiques dans le pays.
Quant à l'immobilier, il faudra bien qu'une correction s'opère un jour...
Des conditions économiques et sociales qui se dégradent
Notons d'ailleurs qu'en économie, lorsque plusieurs prix importants pour les ménages et les entreprises baissent en même temps (salaires, pétrole, immobilier dans une certaine mesure, inflation, etc.), c'est souvent le signe d'une dégradation voire d'une dépression économique. Au reste, comment pourrait-il en être autrement puisqu'au risque de me répéter, les orientations politico-économiques qui ont conduit à la crise en 2007 n'ont été modifiées qu'à la marge ?
Pire, certains ministres se persuadent que nous sommes en phase de retournement favorable du cycle économique vers la prospérité, ce qui leur permet de justifier la poursuite des mesures d'austérité qui obèrent les budgets des collectivités, associations, administrations et donc in fine le budget des ménages ! Dans une interview au journal espagnol El Mundo, Manuel Valls n'a-t-il pas déclaré "Je ne veux pas dire aux Français que d'ici deux à trois ans nous en aurons fini avec les sacrifices" ? Encore des sacrifices, mais pour qui ?
Dans ces conditions, il ne faut pas espérer que les entreprises se mettent subitement à investir alors qu'elles n'ont toujours aucune visibilité sur la demande à 6 mois ; notons au passage que la décision d'investir ne dépend que très peu des conditions financières dans le contexte actuel.
Des médias aveugles ?
Quant aux médias, rares sont ceux qui cherchent à offrir une vision claire de la situation économique en France et au sein de la zone euro. Et je ne parle même pas de ceux qui affirment qu'il faut présenter plus de nouvelles encourageantes aux ménages, afin qu'ils se remettent à consommer. Ce faisant, ils font croire que le problème économique actuel n'en est pas un, en ce sens qu'il suffirait de redonner confiance aux ménages pour relancer la machine comme après la guerre...
Surtout, ils nient de la sorte l'absolue nécessité de la transition écologique/énergétique et veulent nous ramener au modèle fordien des Trente Glorieuses, avec usines fumantes et consommation de masse (basée sur le crédit puisque les salaires sont en berne).
Quand je vous disais que le slogan de Thatcher There is no alternative (TINA) est encore bien vivant... Plus généralement, notre époque a vu fleurir les idées reçues et autres contrevérités, qui ne cessent d'être martelées afin de servir les intérêts d'une minorité en s'assurant, à défaut d'adhésion, l'absence de contestation du plus grand nombre.
C'est précisément pourquoi je ferai paraître au début de l'année 2015 un livre grand public, qui s'attachera à démonter les mensonges, contrevérités et idées reçues en économie. Et ce sans mathématiques ni graphiques afin qu'il soit accessible à tous ! A suivre d'ici quelques semaines...
Sur ce, je tiens à remercier tous mes lecteurs pour leur fidélité et vous présente, malgré la crise qui n'en finit pas, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2015 ! Merci pour vos commentaires, liens et encouragements qui me touchent et me poussent à continuer de publier mes analyses sur ce blog...