En vrai, Saint-Laurent en avait rien à foutre des critiques. Ce que voulait le couturier c’était cassé, encore plus, les codes hyper rigides de la mode. Oublié l’aristocratie, le côté haute-bourgeoisie et hautain qui règne dans la haute-couture Son inspiration, il la trouve dans les fripes et dans les puces de Saint-Ouen. Merci Paloma Picasso. Extravagante, elle s’habille flashy, orne ses cheveux de turbans, aime le kitsch, le décalé et la fantaisie. Elle est à l’encontre de la mode de l’époque et c’est ce décalage qui surprend, attire et séduit Yves Saint-Lauren. Paloma et ses lèvres toujours trop rouge devient la nouvelle muse du couturier. Pierre Bergé déclarera même que c’est la seule femme « qui lui ait jamais inspiré une collection« .
Cette collection si scandaleuse à l’époque, Pierre Bergé lui consacre une magnifique exposition. En plein revival seventies kitschies, elle est bienvenue. Ainsi au premier étage de la Fondation YSL, le visiteur découvre sa quasi-intégralité, il déambule dans les salles, admire les mannequins et les pièces phares du couturier : le manteau renard vert, les boléros, les fameuses sandales à brides… On découvre aussi les planches de dessin du créateur… Au fil de l’exposition, c’est la création d’une collection qu’on suit, étape après étape. Et, si cette collection a fait scandale hier, on se dit peut-être parce que, encore une fois, YSL avait si bien compris les femmes qu’il avait crée la garde-robe parfaite avec beaucoup trop d’avance.
© Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
>> Plus d’informations : Exposition Yves Saint Laurent 1971. La collection du scandale. Du 19 mars au 19 juillet 2015 à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. www.fondation-pb-ysl.net