Les marchés ont d'ailleurs passé plus de temps depuis 6 semaines, et nous également sur ce site, à sonder la qualité de la croissance américaine fragile, en lisière de récession mais
toujours résistante avec en parallèle le pétrole sous les feux des projecteurs. Raison de plus pour revenir à la source de ces maux :
- pour les saisies immobilières, nous avons vu qu'il n'y avait pas de répit pour l'heure → Etats-Unis : record de saisies immobilières en avril
- pour les prix immobiliers, la tendance est même à l'accélération avec une situation historique inconnue en 1 siècle suivant nos news d'hier soir et à la diffusion du phénomène
(Les prix immobiliers piquent du nez en Occident - source : le Figaro)
- voyons aujourd'hui la situation des bancaires US et son indice "BKX" :
En comparant (graphe 1) l'indice des bancaires US au S&P 500, l'indice des 500 plus grosses sociétés US cotées, on voit que la chute depuis 2007 n'a en
réalité fait qu'annuler la sur-performance des bancaires à l'oeuvre depuis 15 ans. Le choc n'a donc que limité jusqu'ici la performance des indices globaux mais n'a pas encore pesé
réellement. Mouvement important, certes, mais il reste objectivement beaucoup de marge avant de pouvoir traiter le secteur bancaire de secteur 'déprimé' d'un point de vue historique et
boursier.
En regardant les choses plus précisément avec une échelle logarithmique* (graphe 2 - *Graphiques
de bourse : échelle linéaire ou logarithmique ? (Partie 1) ) pour y tracer les droites de support et de résistances obliques (les seuils horizontaux ne varient pas suivant l'échelle retenue et ceux vus
dans L'indice des banques américaines - Analyse Technique : impossible rebond ? restent donc valables) on voit qu'en clôturant à 75,87 hier soir l'indice se rapproche de son support oblique majeur après avoir passé les 3 derniers mois à tester
alternativement les 2 droites.
Depuis cet été nous avons eu l'Acte I : inflexion à la baisse. Acte II : chute sur le 1er support et cassure de celui-ci avec son arrivée sur le second. Nous sommes à l'acte III depuis
un long moment et les signes de rebond vu fin mars se sont matérialisés en avril avant d'échouer sur les 90 en mai. La tendance est neutre et indécise. Acte IV à suivre : la
sortie.
° Bref, la tendance décennale est dans la balance.
Le premier indicateur sous la courbe qui mesure les accélérations / décélérations des cours montre une continuation de la décélération sur mai
et l'indicateur de volatilité arrive sur sa droite de résistance historique qui pourrait libérer en cas de cassure une accélération de la volatilité et des mouvements plus violents. En
cliquant sur le graphe, vous verrez que nous avons un support oblique intermédiaire également et une configuration s'amplifiant depuis cet été en contradiction avec ces longues droites
blanches se resserrant.
Nul ne sait si la crise bancaire est derrière nous mais ces 2 éléments montrent que ce n'est peut être pas l'heure de s'endormir pour autant. Nul ne sait si le pire est à venir, toutefois
vous voyez comme moi qu'il lui reste de la place. Ce n'est pas moi, ni mon conseiller patrimonial, ni le journal, là, au coin du bureau ou un expert qui le
disent, ce sont 15 ans d'histoire de millions et de millions d'achats/ventes par autant de personnes des actions de multiples banques US qui laissent ce champ largement
ouvert...
Le débat et les pronostics sur la fin de la crise ou non est une chose mais le fait de ne pas être surpris le cas échéant et avoir déjà préparé les choses, votre portefeuille et vos
investissements en est une autre. On ne sait jamais avec certitude par où les cours vont partir, on peut simplement approcher les points clefs pour préparer ses décisions à tel ou tel point
pour se prémunir et bénéficier éventuellement des mouvements. Vous ne savez pas par où ça va partir ? C'est normal. Vous ne savez pas ce que vous allez faire dans tel ou tel cas, où, quand et
pour combien ? C'est nettement moins bien.
Hors des discours de type méthode Coué ou à l'inverse catastrophiste, il s'agit là uniquement d'investir en connaissance de causes et d'agir. Nous avons vu que la banque d'affaires
Merrill Lynch montrait le chemin assez souvent du Dow, plus loin nous avons vu que si l'ensemble des banques d'affaires venaient à rencontrer des soucis, votre portefeuille s'en ressentirait même
s'il contenait des titres n'ayant rien à voir directement avec la finance US. C'était fin octobre 2007 et nous n'avons pas été déçus un peu plus tard. Si l'ensemble du compartiment des bancaires US se mettait à dévisser, nous pourrions
simplement voir plus que de la vaisselle cassée. Vous l'expliquer après... quel intérêt ? La seule chose qu'on puisse vous délivrer valablement est que la probabilité d'un dérapage est
élevée sur les niveaux repris sur le dernier graphe.
Jusqu'ici les saisies augmentent, les prix immobiliers baissent et l'indice des bancaires US n'a pas encore tout à fait donné son verdict. Pour le reste des
'chansons' en la matière, je vote très largement pour celle de Bobby Mcferrin : "...ain't got no cash, ain't got no style..."
don't worry, be happy