Les infos régionales sont de plus en plus mauvaises. Je ne parle pas ici des élections municipales ; nous savons tous combien cet épisode reste le cadet des soucis du toulousain. Non je souhaite évoquer la perte de CARRE D'INFO. Ce site d'infos ne fournira plus l'actualité locale. C'est terminé, les efforts des fondateurs et des permanents auront été vains ; il n'y aura visiblement pas de reprise en l'état.
C'est une perte considérable et j'ose le dire, à mes yeux, une catastrophe industrielle ; la pluralité de l'information (soit-elle locale) est une nécessité absolue. La perdre c'est accepter de voir d'autres modèles économiques prendre place. Chez Peugeot on a une dent contre les coréens et leurs productions à bas coûts. Dans la (vieille) presse écrite on peut avoir une dent contre les gratuits (type Métro) alimentés par des copier/coller réalisés par du personnel en Tunisie ou au Maroc.
Avec le numérique le sujet est un peu différent. L'on constitue une " fraction " entre des utilisateurs du quotidien -toujours plus nombreux- et les autres. L'usager du numérique est rompu à l'information gratuite issue, bien souvent des agrégateurs ; il ne connaît plus la fidélité d'une ligne éditoriale et zappe au grès de ses envies. Dans ce contexte comment trouver sa place ? CARRE D'INFO n'y est pas parvenu. Il serait intéressant d'analyser les défauts de ce "modèle".
Manque d'abonnés ? Certainement. Un problème d'offre tarifaire ? Peut-être. Manque d'annonceurs ? Probablement. Une régie publicitaire défaillante ? On peut le penser. Mais tout cela trouve son équilibre sur la durée.
J'ai du mal à imaginer qu'aucun financier n'ai vu dans cette start up les sources d'une rentabilité future. Un média nouveau est forcément perfectible mais c'est une grave erreur d' investisseurs potentiels que de ne pas savoir accompagner des créateurs d'un média.
Comme pour toute activité économique la chute affecte directement et indirectement des familles mais surtout cette perte témoigne, encore une fois, des difficultés à naître et prospérer sur des " niches " novatrices. Je tire mon chapeau à l'équipe et les assure du profond respect du blogueur amateur que je suis. J'espère qu'ils retrouveront rapidement a exploiter leurs compétences et leurs créativités.
Ce n'est qu'un au revoir.