A partir du 1er février 2007, vous le savez, il sera interdit de fumer en France dans les lieux publics. Un décret va être publié avant la fin de semaine par le ministère empressé de notre santé*, précisant les modalités du dispositif.
On sait d'ores et déjà qu'un sursis sera accordé aux bar-tabacs, restaurants, discothèques ... le temps d'élargir les trottoirs et d'installer les crachoirs... Il est en effet fort probable que les victimes du tabagisme actif, prenant froid en sortant cloper soient également touchées par de subites bronchites, alimentant ainsi la chronique ...
Le secteur du transport en première ligne
Exit donc, les salles de fumeurs sous couvert. Tout juste pourra-t-on griller un cigare, les yeux hagards, sur le bout du quai à Saint Lazare. Mais gare à l'amende pour jet intempestif de mégot sur la voie publique !
Nul ne sait encore si les quelques machines à vapeur qui continuent à être exploitées sur le réseau ferré seront autorisées à entrer en gare ... ces vieilles dames fument tant ...
Même le transport aérien, activité de plein air s'il en est, semble concerné par la mesure. A tel point que des réactions (normal dans le milieu des avions) se font jour.
Telle cette compagnie Smintair (Smoker 's international airways) qui vous offre un espace de calme, au dessus des nuages et loin de ce monde de stress et de restriction (extrait du site) ...où vous pourrez fumer en toute tranquillité.
Sur la terre comme au ciel
Redescendons sur le plancher des vaches et examinons les conséquences pratiques d'une telle mesure pour nos concitoyens.
En ce qui concerne le milieu pénitencier, le problème est éludé dans la mesure où fumer la dernière cigarette avec l'ultime volonté ne se justifie plus depuis que la peine suprême a été supprimée.
Par contre, pénétrer dans un restaurant en smoking sera vraisemblablement prohibé. En la matière, mieux vaut ne pas être bien habillé si l'on veut éviter de se prendre une veste ou un complet ...
Même nos députés sont concernés par le décret. Il ne s'agit de faire disparaitre leur Job, non. On va simplement leur retirer le tabac/buvette de l'Assemblée nationale. Si seulement cela pouvait les empêcher de nous pondre des propositions de loi parfois fumeuses ...Quant aux sénateurs, personnes ne s'en préoccupe dans la mesure où ils vont bientôt casser leur pipe ...
Malgré tout, que ces déclinologues de français ne se plaignent pas ! En Ecosse, l'interdiction est, parait-il, appliquée sous les abri-bus, dans les stades (en France ce n'est pas encore le cas car j'ai vu samedi les packs français et néo-zélandais fumer) ... Il est même interdit de fumer chez vous si vous devez accueillir des tiers.
Si l'on peste contre le tabac, il n'est pas interdit de s'insurger contre d'autres émanations ...
Ainsi, pourquoi ne pas dénoncer les fumées de barbecue (oh la divine sardine) du dimanche midi, les cheminées mal ramonées, les bougies d'anniversaire éméchées, ces cônes d'encens qui se consument lascivement et surtout les pots d'échappement qui se laissent aller en infectant nos petites bronches passives.
Qui s'en inquiète ?
Finalement, ne vaut-il pas mieux prendre le parti de rire de ces délires ? Comme ces logo-types qui ont revisité des cartouches de mots qui font parfois mouche :
Source : http://bservin.free.fr/blog/index.php?gallery/divers/souk/fumer
Personnellement, j'ai un un faible pour "Fumer c'est mortel". Et vous ?
Filou
Lucky Strike
*Déclaration du ministre Bertrand interrogé sur les risques politiques de la mesure : "il y a plus important que les élections, il y a la santé publique, et je suis désolé mais en matière de santé publique, je suis à six mois près".
Risque politique mesuré si l'on considère que, d'après les derniers sondages,70% à 80% des Français sont en faveur d'une interdiction de fumer dans les lieux publics.