Durant l'ère du " Dark Reign ", qui sera chargé de protéger les citoyens des menaces les plus mortelles ? Qui seront les nouveaux héros de ce nouveau monde, où les valeurs semblent marcher sur la tête ? Tony Starck étant devenu un fugitif, lourdement tombé de son piédestal, c'est Norman Osborn qui se charge du recrutement de la nouvelle équipe de Vengeurs. Bien entendu, ses choix sont sujets à caution, puisqu'il intègre dans son roster une belle brochette de psychopathes ( Bullseye et Venom, quand même ! ) assaisonnée de loosers ou d'individus au psychisme fragile (Sentry, Arès, Osborn lui-même...) prêts à péter un câble au premier dérapage venu. Le grand public ignore bien entendu qui se cache derrière les masques ( le costume d'œil de Faucon est ainsi offert à Bullseye : on attend avec impatience que Clint Barton règle ses comptes avec l'imposteur...) et peut être même ne désire t'il pas le savoir. C'est aussi cela que suggère Bendis : face à une menace omniprésente et contre laquelle vous avez épuisé les solutions classiques ( l'invasion Skrull chez Marvel, le terrorisme de masse dans le monde réel ), sacrifier de sa liberté pour un sentiment de sureté accrue est un choix que nombre d'américains a déjà fait.
Bendis s'amuse aux dialogues, et nous offre quelques scènes très amusantes, comme celles des repas de Vénom, qui dévore un skrull auquel il a au préalable pris le soin de demander de se transformer en Spiderman. Ou encore quand il s'offre un habitant d'Atlantide, et en conclue qu'il " avait un goût de sushi ". Les crayons sont tenus par un Mike Deodato efficace et habitué de la maison ; le brésilien a déjà officié sur nombre de titres consacrés aux Vengeurs, de la saga " The crossing " dans les années 90, aux plus récents Thunderbolts. Pas de faute de goût avec lui, ses admirateurs vont en avoir pour leur argent. Fatalis est aussi de la partie. Dépossédé de son royaume depuis les Guerres Secrètes de Nick Fury, il est mis à mal par une ancienne amante, la sorcière Morgane LeFey. La première mission de nos nouveaux héros sera donc de sauver la mise à un des pires dictateurs que la Terre ait jamais porté, ce qui n'est pas une sinécure quand l'adversaire peut remonter le temps et donc, de ce fait, s'avérer immortel. Osborn devra aussi gérer les premiers conflits en interne : la psyché délabrée de Bob Reynolds, alias Sentry, et la presse libre qui se réveille avec Hank Pym. Une plongée inquiétante dans un nouveau statut-quo qui possède en germe tous les ingrédients pour nous régaler les mois à venir. (7,5/10)
En Vf depuis ce mois sur les pages de Dark Reign (Panini)