ARCHIVE "Controlling crowds part IV"ARCHIVE a peut être enfin digéré le succès de son phénoménal album d'il y a presque dix ans, le vénéré " You all look the same to me ". Depuis lors, la formation anglaise à géométrie variable n'a plus vraiment réussi à bisser ce succès commercial mais surtout artistique, en se focalisant sur une formule éculée avec le temps, en oubliant toujours plus, au fil des disques, le rôle prépondérant de l'inspiration et de la prise de risque. Même la première partie de ce " Controlling crowds " parue au printemps dernier n'avait laissé de souvenirs impérissables. Mais voilà, en cet automne 2009, Archive renoue avec le danger et l'expérimentation, accepte de briser la cage dorée pour puiser dans ses racines ( le phrasé rap de " Lines " qui évoque indubitablement le tout premier " Londinium "), et dope ses compositions toujours aussi brumeuses et dépressives, avec un tempo plus véloce, pour de savantes comptines qui suintent l'urgence (" Pills "). Archive n'en oublie pas non plus de plomber l'atmosphère avec de lugubres balades déchirantes à faire fondre en larmes les plus insensibles, notamment sur un final bouleversant, le bien nommé " To the end " ( voir la compil de samedi dernier, Radio Devotionall est toujours sur le pont...). En multipliant les facettes et les points de vue sur son spleen, Archive se dépouille enfin de ses oripeaux " prog-rock " et retrouve le droit chemin de la beauté. Le public aura-t-il eu la force d'attendre ? (7,5/10)
BASEMENT JAXX "Scars"
Comme vous le savez, je trouve tout de même dommage, voire affligeant, que certains groupes continuent d'avoir un succès mérité et jamais démenti dans leur pays d'origine, et une fois débarqués en territoire français, soient contraints forcés d'évoluer dans le maquis. La Manche nous sépare des anglais de 30 kms, mais musicalement parlant, on a parfois la sensation de devoir franchir le Pacifique à la nage. Exception faite pour BASEMENT JAXX. Depuis "Red Alert" fin 1999, ce groupe a été promu la bas sensation des dance-floors, machine à tubes imparables pour faire danser jusqu'à plus soif. Oui mais voilà, je ne comprend pas le phénomène : Basement Jaxx nous le prouve encore avec ce cinquième album, sa production ressemble avant tout à une bouillie electro réchauffée, de la danse brouillonne sans inspiration, putassière et racoleuse. Des exemples? Ce "Raindrops" qui démarre comme un hybride Bollywood/boite du coin, et qui est aussi subtil qu'une bonne vieille compil tuning. "Scars" et ses basses redondantes, qui sent mauvais le r'nb faisandé. Ou encore "Saga", un résumé sauce boule à facettes du pire de la bande FM. Surnagent de ci de là de rares moments comme le blues mutant de "She's no good", mais c'est assez peu pour que je considère l'ensemble. Allez, David Guetta, enlève ton masque, on t'a reconnu! (5/10)