Jane Austen et la sorcière du Derbyshire- Stephanie Barron
Éditions du Masque - 460 pages.
C'est dans le Derbyshire, réputé pour la beauté de ses paysages et sa nature sauvage, que Jane Austen, sa soeur Cassandra et leur mère ont décidé de faire halte en cet été 1806, chez leur cousin Edward Cooper.
Mais ce décor idyllique devient vite le théâtre d'évènements dramatiques : lors d'une promenade, Jane découvre un cadavre mutilé, apparemment celui d'un jeune homme, jusqu'à ce que le médecin du village dévoile l'identité du corps. Il s'agit de la sorcière de la région, Tess Arnold, semble-t-il assassinée selon des rites francs-maçons. Or la grande majorité des notables du Derbyshire s'enorgueillit d'appartenir à une loge maçonnique...
Croyances, pouvoir ou manipulation ? A mesure que Jane exerce sa sagacité à la résolution de l'enquête, les secrets de la sorcière du Derbyshire lui opposent un silence pesant...
Après avoir lu Jane Austen et le révérend, Jane Austen et l'Arlequin et Jane Austen à Canterbury, j'avais un peu mis de côté les aventures de Jane Austen décrites par Stephanie Barron. Et j'avoue avoir été ravie de retrouver cette chère Jane dans une nouvelle enquête.
Jane Austen, sa soeur Cassandra et leur mère son en voyage avec leur cousin Edward Cooper, à travers les somptueux paysages du Derbyshire.
Lors d'une partie de pêche, Jane, en promenant alentours, découvre un cadavre atrocement mutilé.
Il s'avère que le corps est celui d'une jeune guérisseuse des environs, Tess Arnold.
Très vite, la population soupçonne les Francs-maçons d'être à l'origine de cette ignominie.
Or, ils sont très nombreux parmi les notables de la région, et parmi eux, se trouvent de grand amis de Lord Harold Trowbridge, la famille Cavendish, résidant à Chatsworth.
Jane Austen, dont l'esprit et la perspicacité sont réputés, vient en aide à son grand ami pour éclaircir cette sombre affaire.
"Certains des plus éminents ecclésiastiques de l'Eglise d'Angleterre ont épousé les principes chrétiens des francs-maçons ; aujourd'hui, faire de la politique et être membre de la franc-maçonnerie sont presque deux choses synonymes ; la confrérie est même devenue à la mode grâce au prince de Galles ; et il n'est guère de promotion sociale ou professionnelle qui ne s'obtienne, à Londres comme en province, sans l'influence d'un frère maçon." (page 64).
Voilà une très agréable lecture que j'ai beaucoup apprécié. Outre l'enquête menée fort habilement par Jane Austen, son esprit toujours aussi affûté, j'ai voyagé avec plaisir dans le Derbyshire, jusqu'à Chatsworth, qui aurait inspiré Pemberley dans ...
"Des moutons ségaillèrent à l'approche du landau ; la splendide façade du château se dressait devant nous, avec sa profusion de fenêtres, son fronton central arborant fièrement le blason de Devonshire, ses pilastres ouvragés et ses linteaux de pierre sculptés - et surplombant le tout, au dessus de la surface plane de la gigantesque toiture, des urnes et des statues de l'époque antique. C'était un spectacle qui surpassait en élégance et en raffinement tout ce qu'il m'avait jamais été donné de voir ; et à l'idée que j'allais bientôt franchir les immenses portes de Chatsworth, et devoir m'efforcer de faire honneur à la splendeur des lieux, je sentis un frisson de terreur me parcourir des pieds à la tête." (page 161).