La grande faille de Californie, point faible de l'écorce terrestre, est le lieu de fréquents séismes. Celui qui vient d'avoir lieu, de faible intensité, aurait pu passer inaperçu s'il n'avait été revendiqué par des terroristes. Revendication que ni le FBI ni la police ne prennent au sérieux. Seul le sismologue Michael Quercus est troublé, car tout indique que ce tremblement de terre a été provoqué artificiellement. C'est alors qu'un deuxième séisme ébranle une petite ville, tue les habitants, détruit les maisons, provoque la panique, et que de mystérieux "soldats du Paradis" menacent d'en provoquer un troisième, apocalyptique. Aussi à l'aise dans l'anticipation scientifique que dans l'espionnage ou la fresque historique, l'auteur des Piliers de la Terre nous entraîne ici dans un scénario-catastrophe terrifiant et parfaitement plausible.
476 pages. Roman publié en 1999.
Apocalypse sur commande est le 4ème roman de Ken Follett que je parcours. Notre relation auteur-lecteur avait très mal débuté et celles et ceux qui prennent connaissance de mes différents articles depuis un moment s'en souviennent peut-être encore ! Mais alors, depuis le couac initial, quel revirement !!!
Bref, j'ai bien aimé cet opus, sur fond de catastrophisme contrôlé. Pourquoi contrôlé, me direz-vous ? N'allons pas trop vite.
Ken Follett a eu une idée remarquable au moment d'élaborer ce roman. Les tremblements de terre ou séismes sont à ranger dans la catégorie des catastrophes naturelles. L'auteur s'est donc demandé si la main de l'homme pouvait, en de certaines circonstances, provoquer ce type de désastre dans la nature.
L'histoire se joue donc en Californie, non loin de la faille de San Andreas, configuration géologique rare qui rend le tapis souterrain particulièrement instable et, de fait, théâtre régulier d'un certain nombre de séismes de différentes amplitudes. A des années-lumière de la ruche de San Francisco vivent d'anciens hippies, regroupés dans une communauté et ayant pris possession de terres dans une vallée.
Depuis plus de trente ans, ils vivent ensemble et pourvoient à leurs besoins élémentaires en faisant preuve de solidarité. L'argent y est presque bannie entre eux même s'il reste nécessaire. Leur argent, ils le gagnent en ayant transformé une partie de leurs terres en vignoble. C'est leur bien le plus précieux. Alors, quand le gouvernement de Californie annonce que des fonds vont être débloqués pour financer la réalisation de nouvelles centrales nucléaires et la construction d'un barrage, le sang de Priest, le leader de la communauté, ne fait qu'un tour...
Il convainc rapidement son groupe que le gouverneur de Californie représente le mal incarné ; que leur tranquillité ne sera plus assurée ; que leur petit village pourra être découvert par de nouveaux investisseurs en quête de terrains à bâtir et pire encore, que tous les dérèglements engendrés par l'activité des centrales d'une part et l'arrivée d'un nouveau barrage d'autre, pourraient, à terme, noyer leur vallée _ située dans un encaissement _ et submerger leur récolte.
Priest apprend, grâce à Mélanie, sa nouvelle petite amie et ancienne étudiante en sismologie, que la Californie se trouve sur une large faille, responsable par son instabilité des innombrables séismes que l'Etat a connus depuis toujours. Ils décident alors de fonder un mouvement ultra-radical, les Soldats du Paradis. Et la peur va s'installer dans tous les foyers...
Quel scénario cauchemardesque les amoureux vont-ils élaborer ? Puisqu'il est question de séismes, par quel moyen les Soldats du Paradis vont-ils parvenir à leurs fins ? L'homme peut-il réellement provoquer un tremblement de terre ? Quels obstacles, l'agent du FBI Judy Maddox à qui l'on a confié l'affaire des tremblements de terre, va-t-elle devoir surmonter ? Quel lien unit Mélanie au professeur Michael Quercus, éminent sismologue et conseiller du FBI sur la question des séismes ? Priest est-il prêt à tout pour sauver sa vallée ? Va-t-il finir par infléchir la position du gouverneur ?
Vous l'avez constaté par le flot de questions : cette histoire est très riche et, en définitive, ne comporte QUE 476 pages ; autant dire que pour Ken Follett, c'est peu !!!
En résumé, je vous conseille cette lecture, laquelle me réconcilie définitivement avec l'ami Ken.
Retrouvez mes chroniques (y compris la plus incendiaire) sur ce blog à la rubrique Ken Follett.
Ce roman, lu dans le cadre du challenge GOD SAVE THE LIVRE, est le 32ème roman lu depuis le début de l'année.