Il faisait -15°C ce matin là.
Un soleil magnifique réchauffait la campagne ensevelie sous son manteau de zibeline.
En arrivant au village de Babynino, 1 troïka (qui en fait n'en est pas réellement une, parce que les puristes vous diront que la vraie troïka est tirée par 3 chevaux) passe son chemin. Je fais arrêter le bus pour photographier l'attelage. J'ai l'impression d'être projetée dans un roman de Tolstoï. C'était irréel de voir ce couple de vieux, chaussés de valenki, vêtus de chapkas et assis sur une luge de bois très rustique.
En effet, ici les routes ne sont absolument pas déneigées.
Nous arrivons à " la roseraie " de Florence Gervais D'Aldin, il s'agit d'une immense serre d'un hectare.
Florence est française. cette chef d'entreprise a investit 6 millions d'euros dans ce projet. c'est une avant-gardiste en Russie, c'est la première a produire des roses parfumées en Russie : ici
Les serres sont à 200 km de Moscou, perdues au milieu de nulle part dans la vaste campagne de l'Oblast de kaluga, à environ une heure de route de la ville de Kalouga.
Dehors tout est gelé, froid, blanc mais à l'intérieur de la serre il fait bon, chaud, légèrement humide et l'odeur des roses embaument l'atmosphère. Tous nos sens sont en éveil.
Les précieuses, âgées de 3 ans ( la serre a 4 ans) sont installées confortablement à l'intérieur des chapelles en verre.
13 variétés venant toutes de France et dont certaines très odorantes déploient leurs couleurs allant du blanc, au parme.
Mourad, l'ingénieur agronome et chef de production nous explique le processus, les soins que l'on dispense quotidiennement aux fleurs, les problèmes rencontrés avec le personnel, etc...
Les boutons pas encore tout à fait éclos et qui ont donc échappés à la cueillette matinale attirent les nez des curieuses par leur délicat parfum. Certaines roses exhalent une puissante odeur de violette.
Les tiges s'élancent vers le ciel de verre atteignant plus d'un mètre de haut. A l'intérieur la température atteint 22°C le jour et 12-15°C la nuit, cet hiver il fera parfois -30 °C à l'extérieur. L'été elles offriront leurs subtiles et fragiles pétales aux pluies fraiches et regarderont les étoiles briller ; Mourad nous explique que la serre sera ouverte.
Les rubans sont là pour nous rappeler que les maladies existent et qu'il faut protéger les belles.
Les thrips sont les ennemis les plus redoutés.
Certaines des visiteuses rapporteront quelques roses avec elles, souvenir envoutant de cette merveilleuse visite.