Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit d'un monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisables. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan...
Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l'homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d'assassinat, il poursuivit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme...
Collection Pocket, Mars 2009.
ISBN : 978-2-266-18674-2
303 p ages
Mon avis :
Ce n'est la première critique que je fais d'un roman de Jean Teulé : Vous en trouverez celle de " Ô Verlaine", là " Le magasin des suicides" et encore et ici " Je, François Villon".
Voici donc maintenant celle du fameux Montespan, que la plupart d'entre vous a déjà lu.
Il est de notoriété publique que Madame de Montespan est connue historiquement pour avoir été la maîtresse de Louis XIV, juste après Madame de Maintenon. Mais que connaissions-nous sur le mari ? Rien ou si peu de choses. Teulé nous fait donc le récit de cet homme sans pour autant rétablir l'équilibre : Madame de Montespan restera à tout jamais dans les annales de l'histoire. Louis-Henri de Pardaillon de Gondrin, Marquis de Montespan, est un homme amoureux mais ruiné. Sa jeune épouse, Françoise bien qu'amoureuse, tout au moins au début de leur mariage, se révèle être très ambitieuse et attirée par la fastuosité de la Cour du roi... qui finit par en faire sa maîtresse attitrée.
Le cocu amoureux mais qui ne manque pas d'humour, loin d'être flatté comme il se doit à cette époque, n'entend pas se laisser faire et orne son carrosse noir de superbes cornes, refuse la rente que veut lui octroyer le roi, et s'accorde même, de part ses multiples provocations, le plaisir de l'humilier et ce malgré les menaces multiples...
Le roman se lit facilement, parfois avec plaisir pour certains passages. Une chose me gêne cependant chez Teulé. Même si certaines anecdotes sont décrites avec beaucoup d'humour : Le cocu tente même de cocufier le roi avec la reine mais devant la laideur de celle-ci ne peut s'y résoudre. La Montespan est tout à son aise avec son statut de première maîtresse, accomplit quotidiennement la fellation royale à 16 h. Quant on pense que notre roi-soleil n'a pris qu'un bain dans sa vie.... Je préfère ne pas m'étendre sur le sujet. Je précise toutefois que ceci fait partie de la "petite histoire", tout bon historien a dû faire des bonds en lisant "Le Meontespan" (je parle des bains bien sûr... ), même s'il est vrai que l'hygiène était quasi-inexistente, l'eau était soi disant porteuse de maladie et qu'une bonne couche de crasse "protégeait".
L'auteur s'est certainement fort bien documenté sur les moeurs et coutumes de cette époque et nous le décrit avec détails : Peu voire quasiment pas d'hygiène, Versailles, guerres diverses. Il varie le style entre expressions de l'époque et expressions actuelles.
Mais à mon sens, Teulé s'est largement laissé emporter par la facilité : l'humour bien entendu comme dans chacun de ses romans est à l'honneur, mais de manière vulgaire, certaines descriptions. sont purement et simplement inutiles. Il confond à mon sens truculence et vulgarité. Dommage.