Depuis, le bâtiment est officiellement une
Peu de bâtiments peuvent se targuer de posséder une histoire aussi passionnante que celle du maison d'artistes, devenu un lieu d'échange de cultures et d'approches esthétiques, enrichi par la vision d'artistes venus du monde entier. Les touristes peuvent s'y procurer des reproductions ou des peintures sur toile (par ex : patchworks) à prix raisonnables ou simplement visiter des expositions d'art moderne.
En 1928, la société AEG en fait une " Maison de la technique", lieu d'exposition et de présentation de produits. A la fin des années 1930, c'est là qu'a lieu la première diffusion télévisée du monde entier.
Après la prise de pouvoir du parti nazi en 1933, le complexe devient la résidence du bureau d'études du DAF ( Deutsche Arbeitsfront), syndicat affilié au NSDAP, réunissant patronat et salariés qui voit le jour en même temps que la suppression du droit de grève. En 1941, le DAF devient propriétaire de l'immeuble et accueille le siège de la SS. En 1943, son grenier abritera même des prisonniers de guerre.
Après la création de la RDA, le bâtiment n'est plus qu'une ruine gigantesque gisant au beau milieu de Berlin-est. Une agence de voyages occupera certains étages et le rez-de-chaussée sera entre autres occupé par le cinéma CAMERA et une école de commerce. La mairie ira même jusqu'à louer des salles de séminaires à l'école d'artistes de la RDA et à mettre à disposition quelques locaux pour l'armée nationale.
Le Tacheles est à l'origine un collectif de musiciens qui se forme du temps de la RDA, en désaccord avec les méthodes de censure du régime. En yiddish cela signifie "se révéler", "s'expliquer" et en hébreu "suivre un but". Le 13 février 1990, ces artistes squattent la ruine délaissée et réclament l'arrêt des étapes préliminaires de démolition, entamant des démarches pour faire déclarer le bâtiment monument historique. Malgré une décision judiciaire qui confirme la démolition, les artistes obtiennent le droit de véto de différents partis politiques et exigent que soit effectuée une nouvelle expertise sur l'état du bâtiment. Celle-ci se révélera positive et déclarera le bâtiment en bon état. En 1992, la classification monument historique sera confirmée.
Au dernier étage, on peut s'installer sur des fauteuils et canapés de récup, consommer une boisson au bar et admirer le panorama qui s'étend à perte de vue.
Les ateliers d'artistes sont nombreux. N'hésitez pas à les visiter, les oeuvres sont souvent à vendre.
Même si elle semble hostile, la
cage d'escalier taguée à l'odeur "safranée" vous permettra d'accéder aux différentes salles d'exposition et ateliers d'atistes. Vous pouvez aussi vous rendre dans la cour du complexe où des expositions régulières de sculptures ont lieu, en général les donations y sont volontaires ou les expositions payantes sont annoncées par des panneaux. Le Tacheles risque d'être bientôt racheté par un investisseur privé faute d'argent et en appelle aux dons volontaires. La privatisation signifierait la fin de cette aventure exceptionnelle.