Jem, c'est le bassiste de The Ettes, le seul garçon du trio qui jouait avant The Black Keys mardi soir au Bataclan. Et des premières parties comme ça, eh bien, ça fait plaisir. Déboulant sur scène après le français Don Cavalli et son très digne blues rock, il fallait bien l'énergie punk de ces trois-là pour que j'oublie la nuit pas reposante passée, la veille, dans le train me ramenant de Cannes...
The Ettes, donc. Un groupe balançant des petites bombes rock jouées pied au plancher et dépassant rarement les deux minutes. Une énergie rappelant Gossip (sans la soul) mais aussi The Yeah Yeah Yeahs, un autre excellent souvenir de première partie, quand j'avais découvert, estomaqué, le groupe de Karen O en première partie du Jon Spencer Blues Explosion... The Ettes... Sa très énergique batteuse à la coupe afro, sa basse saturée doublant la guitare de la chanteuse Coco. Je ne suis pas sûr que The Ettes deviennent "the next big thing" (peu probable même), mais, là, c'était pile ce qu'il me fallait. Le LP, posé sur la platine chaque matin depuis mercredi, confirme la bonne impression.
http://www.myspace.com/theettes
Et The Black Keys, alors ? Fantastiques à nouveau, d'une puissance phénoménale, ouvrant avec Thickfreakness, glissant quelques nouveaux morceaux dans une setlist constituée de classiques déjà imparables (10 AM Automatic, Your Touch, Girl is on My Mind). À quelques mètres en contrebas de Patrick Carney, j'ai surtout appris, mardi, tout le vocabulaire de la batterie. Je l'ai plaint aussi tant il avait l'air d'en baver avec ses problèmes de ventilateur, sa pénurie temporaire de bouteilles d'eau. Il n'avait pas l'air en forme, un rien grognon. Pourtant, il trouvait à l'entame de chaque nouveau morceau les ressources physiques que l'on croyait définitivement épuisées. J'ai vu surtout qu'il ne faisait pas semblant, quittant la scène exténué sans demander son reste. Sans doute n'était-ce pas pour lui un bon soir... Mais surfant sur les riffs de Dan Auerbach, nous n'y avons vu quasiment que du feu...