Né à Dakar en octobre 1968, Marc Lièvremont est issu d'une famille de rugby. Troisième ligne aile au sein du rugby à 15 mais aussi sélectionné en équipe de France de rugby à 7, l'actuel sélectionneur français était un joueur utile. Combattant, indispensable dans la conquête, l'ainé de la famille Lièvremont a connu une jolie carrière de joueur, ponctuée par un grand chelem 1998 et une participation à la coupe du monde 1999. Après 25 sélections en équipe de France, le joueur devînt entraîneur. D'abord sur le banc des Espoirs de Biarritz pendant deux saisons (2003-2005), il devient coach de l'US Dax qu'il emmène jusqu'en finale de Pro D2 en fin de saison. Echouant en finale, il accède l'année suivante au Top 14 et promet de bâtir une équipe compétitive autour de ses deux frères. Mais Bernard Lapasset le nomme à la surprise générale, entraineur du XV de France.
Deux jours de réflexion avant d'accepter le poste
Une nomination surprise pour Marc Lièvremont qui a demandé deux jours de réflexion. " Je me sentais un peu écrasé par la tâche. Je ne voulais pas lâcher mon club, Dax. Et je n'étais pas sûr d'avoir vraiment envie du poste. Les dorures ne m'intéressent pas. Je savais que l'aspect artificiel, presque virtuel, de la fonction n'était pas pour moi. Déjà, en tant que joueur, je n'ai jamais eu la dépendance de l'image " déclarait-il après son officialisation. Vierge de tout trophée en tant qu'entraineur, décrié à ses débuts sur le banc, le natif du Sénégal a souhaité imposer son style en rompant avec son prédécesseur, parti sous des cieux politiques agités.
Marc Lièvremont est devenu à 39 ans, un des plus jeunes coachs de sélection nationale. Son objectif est clair : la coupe du monde 2011. Et pour cela, il a fallu rajeunir l'équipe de France et montrer un visage plus offensif. Des décisions se sont imposées : mise à l'écart des cadres de l'ère Laporte et arrivée de jeunes joueurs champions du monde avec l'équipe de France des moins de 21 ans. Les nouveaux visages du XV tricolore s'appellent François Trinh-Duc, Morgan Parra ou encore Fulrence Ouedraogo. Des jeunes pouces qui devront, selon Lièvremont, " apprendre à vivre des moments difficiles pour arriver au top en 2011 ".
Après deux tournois des VI nations plutôt difficiles, l'équipe de France cherche encore la bonne formule. Capable d'exploits, comme face au Pays de Galles ou plus récemment face aux ogres Blacks, les tricolores pêchent par leurs approximations offensives. La charnière type n'a toujours pas été trouvée mais la discipline s'est sensiblement améliorée. Moins de fautes, plus de jeu avec ballon : le discours de Lièvremont commence à porter ses fruits. A l'orée d'une tournée d'été réussie, l'ancien entraineur dacquois reste pragmatique : " Je suis un idéaliste, pas un rêveur, glisse-t-il dans un étroit sourire. Et j'ai une vision offensive des choses. Nous serons prêts pour 2011 ". Pour un premier titre en tant qu'entraineur ?