Le football anglais est à son tour rattrapé par les réalités économiques. Pays libéral, l'Angleterre l'est aussi dans la gestion de son football. Mais le Comité exécutif de l'UEFA, avec Michel Platini comme président, a décidé de poser des conditions d'équités en termes de football européen. Principale conséquence : le principe de "fair-play financier", sorte de DNCG européenne, a été adopté mardi 15 septembre. Cette décision arrive après l'interdiction de recrutement envoyée au Chelsea F.C, l'imposition de règles comptables plus strictes envers les clubs anglais et la limitation de 25 joueurs pros pour ces mêmes équipes d'Outre-manche.
Veut-on tuer le football anglais ? Les fans de football peuvent légitimement se poser la question après les multiples décisions annoncées dans la presse depuis une semaine. Les clubs anglais dominent l'Europe du foot depuis maintenant quelques années. Les demi-finales de Ligue des Champions sont trustées par le Big Four (Manchester, Arsenal, Chelsea, Liverpool). Richissimes, rachetées par des milliardaires, ces équipes disposent de moyens pharaoniques pour recruter mais aussi pour payer ses joueurs. Au mois de mars 2009, 4 joueurs de Chelsea tournaient autour de 650.000 Les clubs du ventre mou de Premier League possèdent un budget supérieur voire aussi conséquent que Bordeaux ou le PSG. Une inégalité pointée du doigt par les supporters et autres clubs européens.
Selon , le championnat anglais va entreprendre des règles plus strictes quant au budget transfert de leurs clubs. Une procédure pourra être engagée " quand les contrôleurs aux comptes auront des doutes sur la viabilité d'un club", développe au journal londonien, le directeur général de la Premier League, Richard Scudamore. " A partir de maintenant, les 20 clubs devront répondre aux mêmes critères financiers ", ajoute-il.
Mise en place d'une DNGC européenne
Cette annonce précède la décision du Comité Exécutif de l'UEFA d'adopter un futur principe de "fair-play financier", sorte de DNCG européenne. Dans les détails, les clubs européens devront tenir et posséder des finances équilibrées, à savoir ne pas dépenser plus d'argent qu'ils n'en génèrent, pour participer aux grande événements continentaux comme la Ligue des Champions et la Ligue Europa. Michel Platini, président de l'UEFA, est ravi de cette annonce : " Le fair-play financier est crucial afin de promouvoir la viabilité à long terme du football européen et se trouve en totale cohérence avec les valeurs du sport que nous portons en Europe. De nombreux clubs partout en Europe m'ont demandé d'agir pour protéger notre sport. A présent, nous devrons travailler dur dans les mois à venir pour mettre en place tous les détails importants ".
Et l'argent mis à disposition des clubs anglais devra être investi pour 25 joueurs au maximum dont 8 formés en Angleterre sans distinction de nationalité (c'est-à-dire un joueur licencié à la FA pendant au moins 3 saisons ou 36 mois avant son 21 ème anniversaire). Disposant souvent d'effectifs pléthoriques, de deux équipes du même club souvent supérieurs à n'importe quel club néerlandais, les clubs anglais se voient donc limités dans leur manière de recruter. " Nous pensons que cette loi va donner aux clubs une incitation supplémentaire pour investir dans la jeunesse. Nous pensons que l'un des avantages sera qu'il aidera l'équipe d'Angleterre " explique Richard Scudamore sur la BBC.
Gaël Kakuta, symbôle d'une méthode dépassée
Une équipe nationale anglaise qui est aux abois depuis maintenant plusieurs décennies. En cause notamment, la volonté de certains managers anglais, Arsène Wenger en est le parrain, de recruter des mineurs français et de délaisser les joueurs nationaux. Dénoncées depuis des années par les formations françaises, belges ou suisses, les méthodes de recrutement des clubs anglais viennent d'êtres remises en questions. Suite au transfert du jeune français Gaël Kakuta, débarqué de Lens vers Chelsea à l'âge de 16 ans, le club londonien d' Abramovitch vient d'être interdit de recrutements deux mercatos consécutifs. La sanction est sévère mais elle mérite d'être saluée à l'ère du football buisness. Les réalités humaines et extra-sportives viennent d'êtres prises en compte et gageons que cette décision sera suivi d'autres annonces similaires. Michel Platini discute actuellement avec José Manuel Barroso, président de la Comission Européenne, pour statuer et interdire tout transfert de football mineur.
Les clubs anglais pourront-ils se relever de telles décisions ?