Origine et signification de quelques expressions françaises

Publié le 17 mai 2009 par Asmaa007

Cette expression date du XVII ème siècle, et voulait dire : ne rien faire, musarder comme un nigaud; regarder en l'air, rester sans rien faire. On écrivait "bayer" et non "bailler". Pour respecter la tradition écrite française, on devrait écrire encore aujourd'hui "bayer". L'autre orthographe n'est toutefois pas mauvaise. Dès le XV ème siècle, on utilisait l'expression "baster aux corneilles", qui signifiait : attendre vainement. Le verbe "bayer" est une variante de "béer" (latin batare) et se distingue de "bailler" qui dérive du latin bataculare (dérivé de batare). En français, "béer", bayer signifient "avoir la bouche ouverte", tandis que "bailler" signifie ouvrir involontairement la bouche par un mouvement de large inspiration, accompagné d'une contraction spasmodique des muscles du gosier. Par analogie, être entrouvert, mal fermé ou ajusté. La bouche "bée" (de béer) ouverte, dénote l'ébahissement, l'étonnement niais. "Corneille" représente au XVIe ème siècle un "objet insignifiant, sans importance", tant lorsque le mot désigne l'oiseau (chasser un gibier sans valeur) et au figuré (s'attacher à un objet sans valeur, indigne de soi) que lorsqu'il désigne le fruit du cornouiller (corneille ou cornouille). "Bayer aux corneilles" signifie donc ouvrir niaisement la bouche en contemplant (ou en désirant) une chose aussi insignifiante que l'est la corneille pour le chasseur ou la cornouille pour l'amateur de fruits.

L'origine de cette expression, connue dès 1833, est très controversée, il en existe cependant deux versions plausibles:

  1. Cette expression fait référence au drap de trentain qui était un tissu de qualité supérieure et coûteux du XIIe au XVIèmesiècle. La chaîne de ce tissu se composait de trente centaines de fils. Se faire un vêtement dans ce tissu était alors un luxe suprême.
  2. L'origine de cette locution serait un jeu de cartes très prisé au XIXème siècle dans les milieux populaires: le trente et un. Jeu dans lequel le trente et unième point est le point gagnant, le point le plus enviable car le meilleur, le plus "beau".

Au XVI siècle, les femmes amoureuses pouvaient donner à un chevalier une des manches de leurs habits, car celles-ci n'étaient pas cousues définitivement. Ce geste symbolisait la fidélité. "Une autre paire de manche" aurait donc pu signifier que l'un ou l'autre avait été infidèle et avait commencé une nouvelle histoire d'amour, donc quelque chose de très différent. A la même époque, on pouvait changer les manches de ses vêtements en fonction des activités que l'on allait exercer. Passer d'une paire de manches à une autre signifiait donc que l'on allait faire des choses tout à fait différentes. Cette expression est restée pour signifier que l'on passe d'un sujet ou d'une occupation à une autre qui n'a aucun lien.

Au XIV ème siècle, une "dalle" était une sorte de gouttière. Au sens figuré, il s'agissait de la gorge, l'œsophage. Ainsi l'expression "avoir la dalle en pente" signifiait-elle "boire souvent et beaucoup d'alcool". Vers la fin du XIX ème siècle est apparu "avoir la dalle", dont le sens est "avoir un gros appétit". Aujourd'hui, on emploie cette expression pour dire qu'on a très faim.

"Carte blanche" apparaît dès 1451 dans le sens de "libre initiative". Plus tard, on dira "donner la carte blanche à quelqu'un" pour signifier qu'on lui laisse dicter ses conditions. Enfin, au XVII siècle, "donner carte blanche" prend le sens de "donner les pleins pouvoirs". Aujourd'hui, l'expression signifie qu'on laisse une personne prendre toutes les initiatives qu'elle souhaite.

L'origine de cette expression qui date du début du XIX siècle n'est pas connue.

L'expression ''avoir un poil dans la main'' est une image. Elle insinue qu'à force de ne rien faire, la pilosité se développe dans la paume de la main. Le poil pousse dans la main par manque d'usage de celle-ci. Cependant, cela est techniquement impossible.

Le mot panneau vient de panel (1160-1174), lui-même issu du latin populaire "pannellus", dérivé de "pannus" : morceau d'étoffe.
Il désigne tout d'abord divers objets en tissu, puis un morceau d'étoffe en couture et à partir de 1213, il désigne une surface rigide dans le vocabulaire de la menuiserie, de l'architecture et de la décoration. En 1285, la chasse s'approprie ce terme pour désigner le piège constitué d'un filet destiné à attraper le gibier.
Utilisation qui est à l'origine de l'expression ' dans le panneau'' ou ''donner dans le panneau'' lorsque l'on parle de quelqu'un qui se laisse tromper.

La date d'apparition de cette expression n'est pas précise, mais elle semble dater du XIX siècle.
Sa compréhension est très simple, basée sur deux équations sans aucune inconnue :
- De quelqu'un qui rit beaucoup, on dit qu'il ''se tord de rire''
- Un bossu est quelque peu tordu.
On en déduit donc aisément et concomitamment la source de cette expression.

Les billards furent très utiles en 1914-1918, durant la première Guerre mondiale.
Comme on manquait de tables d', ils furent réquisitionnés pour opérer les blessés.
D'où l'expression ' sur le billard''.
De plus, ''rester sur le billard'' veut dire mourir en subissant une de chirurgie.