Vu le 11/08/11
N'ayant vu aucun des précédents films adaptés de La Planète des Singes, c'est un regard tout neuf que je pose donc sur ces origines totalement inédites. A priori pas emballée par le sujet, j'ai pourtant été presque immédiatement embarquée par l'histoire, dont le potentiel énorme a été exploité quasi sans faute avec, il est assez rare de le constater en S.F. pour que cela soit signalé, une large place laissée à l'émotion en marge de l'aspect purement anticipatif du récit.
De très belles pistes de réflexion sont disséminées tout au long du film, allant de l'évident questionnement relatif aux limites éthiques de la science par rapport au monde du vivant, à la confrontation de l'Homme à son lointain cousin darwinien: le singe. Le parallèle frappant mis en exergue entre le singe principal, César - épatant Andy Sirkis - et son "père" de substitution, Will - impeccable James Franco - tend au fil de l'histoire à se tordre et se distordre jusqu'à opposer fratricidement les deux espèces aux intelligences similaires mais encore incompatibles. La révolte mise en avant tant sur l'affiche que dans la B-A découle directement de cette mésentente, de cette incompréhension, et d'une rupture de la confiance habilement mise en scène par Rupert Wyatt. La S.F. un rien primaire se pare alors d'une profondeur étonnante, d'un discours violent, souvent cruel, mais toujours vibrant.
On regrettera peut-être quelques fautes de rythme et une parenthèse parfois maladroite sur Alzheimer (touchant John Lithgow) mais, en ce qui me concerne, le pari est remporté haut la main. Sers-m'en cinq, César!
*Je dirais bien ceux qui ont vu les précédents opus, mais j'hésite...
*Ceux qui ont envie d'un blockbuster un peu plus "humain", paradoxalement...
*Ont envie de voir ce que Tom Felton fait après Harry Potter... Encore du Drago Malefoy...
*Sont potes avec B.B. ou membres de la SPA... Ou juste très sensibles au sort des animaux. Parce que c'est vrai que ça reste un peu chaud pour leur gueule, pour le coup. Je parle en connaissance de cause: une de mes potes a passé la séance à me maudire silencieusement, retranchée derrière son magazine Gaumont Pathé, insupportée par les expériences faites sur les singes, entre autres choses... J'en suis quitte pour mater un film bien pourri de son cru, un de ces quatre, juste par revanche... Si vous avez des potes sensibles et rancuniers, méfiance donc. Ye be warned!
*S'attendent, comme le laissent supposer les affiches ET la B-A, une méga révolution de la mort qui tue: elle tient une bien moindre place à l'échelle du film...