Des machines et des hommes presque parfaits, commentaire publié

Publié le 03 avril 2012 par Philippe Laurent

Chers lecteurs, il me semble intéressant, restant dans l'attente de vos propres commentaires, de vous donner le point de vue d'un ami, éminent officier retraité de la marine nationale, avec le grade élevé de "Capitaine de vaisseau" : diverses expériences rendent ses témoignages et ses propos particulièrement réalistes et pertinents.

Un grand merci à toi, cher J-C. Voici :


2 - Je suis allé récemment écouter une très bonne conférence sur le Titanic, un de mes sujets favoris, qui illustre bien la théorie ci-dessus. Les causes de l'accident sont multiples.

Je précise que le Cdt du Titanic ne pouvait prétendre au record de la traversée car le Lusitania et le Mauretania avaient déja établi des records à près de 26 noeuds alors que le Titanic ne pouvait dépasser 23/24 noeuds.
Tout au plus aurait-il été content de battre son propre temps réalisé avec l'Olympic quelque mois plus tôt. Mais cela ne justifiait pas de prendre des risques.
En réalité le respect de l'horaire et le maintien d'une grande vitesse étaient considérés comme contractuels vis-à-vis des passagers qui ne manquaient pas de se plaindre en cas de retard et même de ralentissement.


3 - Pour bien connaitre la Justice, je serais beaucoup plus réservé que toi sur son aptitude à traiter les accidents. A preuve le jugement de l'Erika où elle a d'abord mis en examen les officiers qui avaient efficacement dirigé le sauvetage de l'équipage, puis condamné l'affretteur ( Total ) autant que l'armateur, par pure démagogie, pour faire plaisir au public, et ce qui n'est pas du tout conforme aux règles maritimes.

4 - S'agissant des super-paquebots de croisière qu'on voit circuler à Toulon comme le Costa Concordia, je partage tout-à-fait tes doutes sur la sécurité de ces bateaux.Après son échouement le Concordia a perdu toutes ses sources d'énergie. Comme il y avait une très grosse voie d'eau il aurait coulé rapidement si le commandant Schettino n'avait pas réussi à faire demi-tour après avoir apparemment récupéré l'alimentation de ses propulseurs d'étrave, et pu revenir jeter son bateau à la côte. Ce qui a permis de sauver la grande majorité des passagers. Il faut lui rendre cette justice.Il est tout-à-fait illusoire de croire qu'en pleine mer, par plus ou moins mauvais temps, on pourrait procéder à une évacuation ordonnée des passagers. Sans même parler d'un éventuel chavirage, les difficultés dues à la gîte en cas de voie d'eau latérale, aux problèmes de communication ( langues ), à la panique etc...il est vraisemblable que le bilan ne serait pas très différent de celui du Titanic !C'est un peu long, mais je me suis passionné pour le sujet ! Amitiés. J-C.
Il est plus que probable qu'ils n'ont qu'une faible stabilité propre et sont donc complètement dépendants des stabilisateurs et par conséquent de l'énergie electrique.