Sortis de la gare de Milan, Luigi me fit monter dans sa voiture deux places, une Triumph Spitfire, nous avions traversé une partie de la ville de Milan que je trouvais maussade, mise à part sa superbe cathédrale et la place du Dôme.
Je la trouvais bien plus triste que Paris, nous étions en automne sous une pluie fine, mais après tout j'étais dans le nord de l'Italie, la Lombardie.
Bientôt nous traversions une région montagneuse qui me fit découvrir ce magnifique Lac de Côme et me laissait admirative malgré un ciel de plomb qui se reflétait dans les eaux du lac.
Le village de Cernobio, où habitait Luigi, se situait en hauteur et face à la ville de Côme, de l'autre côté du Lac.
En arrivant chez Luigi, ou plutôt chez ses parents, j'allais découvrir la vie des habitants du village de Cernobbio, loin des luxueuses villas des industriels de la région.
La maison de par son architecture, était un mélange de maison de campagne et de chalet. Elle était située la plus en hauteur du village, et jouissait d'une vue imprenable sur le lac et les montagnes plissées qui l'entouraient.
Paradoxalement le confort de la maison était restreint et réellement spartiate.
Le chauffage consistait en une seule grande cheminée dans le salon, pour chauffer toute la maisonnée.
La cuisine était immense et confortable, mais pas d'eau chaude, et puisque j'arrivais en invitée chez les parents de Luigi, il me semblait correct de m'occuper du service de table très riche et généreux à chaque repas, mais également de faire la vaisselle hélas à l'eau froide, ce qui n'était pas du meilleur goût pour moi.
Il en était de même pour la toilette, il y avait bien une salle d'eau munie d'une douche, mais pas d'eau chaude, c'était l'automne aussi je me contentais d'une douche expresse !!!!
C'était dans les années 70 les villageois de cette région ne jouissaient pas encore du confort actuel.
L'hiver devait être rude et compensé par des repas assez riches.
Le père de Luigi était surnommé Traguetto. On m'avait expliqué, que ce surnom était dû au fait d'une invention réalisée par lui ou son ancêtre, il me semble, le moyen de locomotion pour la traversée du Lac de Côme qui à cette époque s'appelait Traguetto.
La mére de Luigi Antonietta, très acueillante, m'avait un peu adopté comme une fille qu'elle n'avait pas, les deux enfants de la famille étaient Luigi et son frère plus jeune absent pendant son service militaire.
Je me retrouvais donc assez chouchoutée au sein de la famille.
Malgré le peu de confort l'hiver, ce lieu me semblait exceptionnel et devait être magnifiquement agréable en saison printanière et estivale.
Cette région me donnait beaucoup d'inspiration et allait révéler mes talents artistiques pour ma future carrière parisienne........
(* La Villa d'Este fut construite en 1568, sur les berges du lac de Côme, par la volonté du cardinal Tolomeo Gallio et l'architecte Pellegrino Pellegrini (dit Tibaldi).
En 1815, elle devient la propriété de Caroline de Brunswick (femme du futur roi George IV du Royaume-Uni).
Depuis 1873, elle est transformée en hôtel de luxe en conservant toutes ses caractéristiques historiques.
Elle accueille deux fois dans l'année la manifestation IDEACOMO qui regroupe tous les fabricants de tissus de la région spécialisés dans la soie destinée aux couturiers et à l'industrie du luxe. )