Même si je n'ai pas été très assidu sur mon blog, il y a deux actions du gouvernement que je tiens à saluer.
Tout d'abord, le CICE ( Crédit d'impôt pour la compétitivité des entreprises).
Depuis 40 ans, la croissance française reposait sur la demande. La seule équation connue était pouvoir d'achat = consommation = croissance. L'équation n'est pas fausse, mais elle est limitée. La demande est un des leviers de croissance mais elle n'est pas le seul. Et surtout, ce ressort est usé. Tant que le pouvoir d'achat tient tout va bien. Mais quand l'économie peine à le maintenir rien ne va plus.
C'est pour ça qu'il fallait miser sur l'offre pour relancer la croissance. Aider les entreprises à créer de l'emploi et de la croissance en les laissant libres de leurs investissements. Car ce sont les entreprises qui innovent, ce sont elles qui investissent pour l'avenir, ce sont elles qui embauchent dès qu'elles ont une visibilité sur leurs besoins futurs en main d'oeuvre.
La France est un des pays au monde où les charges qui reposent sur les entreprises et sur le travail sont les plus élevées. Il était normal de corriger (un peu) cette situation pénalisante pour l'emploi.
Au final le CICE ne fait que compenser la hausse d'impôts du budget 2012. Les décisions budgétaires avaient massivement pesé sur les entreprises, il est heureux que le gouvernement s'en soit enfin rendu compte et qu'il corrige cette situation par le CICE.
Deuxième motif de félicitations : l'accord sur la flexibilité et la sécurisation du travail.
Cela fait au moins vingt ans que, à droite comme à gauche, les experts vantent la flexi-sécurité à la danoise comme la réforme indispensable au marché du travail français. Mais personne ne s'était véritablement occupé de traduire ces belles intentions en une loi concrète.
Cette réforme part d'une bonne méthode : Elle est née du dialogue social. Ce sont les partenaires sociaux qui l'ont faite. Pas des parlementaires influencés par tel ou tel lobby. Pas des ministres, toujours soupçonnés d'idéologie.
Le principal contenu de l'accord ?
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Une taxation des contrats courts (CDD et intérim). C'était déjà le cas, mais il est normal d'inciter les employeurs à faire des contrats qui sécurisent les travailleurs.
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La généralisation de la complémentaire santé. Parce qu'il n'est pas juste que les salariés des petites entreprises soient moins protégés que les autres.
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Les accords de maintien dans l'emploi, pour que les entreprises puissent adapter l'organisation du travail à la concurrence même si ça nécessite de travailler plus. Il faut mieux travailler plus dans un site qui perdure que de fermer un site.
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Une simplification de la procédure de plan social. Le droit du travail français est particulièrement compliqué et les plans sociaux très longs à mettre en oeuvre. Au final cette complexité ne faisait que retarder l'échéance sans l'empêcher. Les entreprises hésiteront moins à investir en France si les plans sociaux sont moins lourds.
Cet accord consacre un donnant-donnant pour les salariés et les employeurs. Chacun y trouve son compte et la collectivité y gagne.
Espérons que le passage à la moulinette parlementaire ne changera rien au contenu de l'accord...