Rentrer à Paris en plein mois d'août vous remplie d'énergie positive. Les vacances ont assez duré et ce n'est pas la léthargie qui s'est emparée de la capitale qui va engourdir votre motivation. Vous avez déjà un pied en septembre, le mois du renouveau durant lequel les nouveautés sont aussi nombreuses que les feuilles aux pieds des platanes.
Vivre à Paris signifie pour vous vivre un peu plus vite que le reste du pays et vous mettez à profit le mois d'août pour prendre un peu d'avance. Et dans tous les domaines pourvu qu'il y ait la clim : boutiques de mode, boulot, restos, expositions, spectacle...on ne voit que vous (mais ceci dit vous êtes seule). Vous êtes la vedette du mois.
D'ailleurs, vous dégagez une séduction assez forte dont vous profitez sans faire de détails : votre patron ne s'y est pas trompé : attention au retour des premiers frimas et des nymphettes de septembre !
Votre hype attitude et votre entrain vous empêche néanmoins de profiter de la douce torpeur aoûtienne : lâchez un peu de mou, profitez des troquets déserts et de la disponibilité nonchalante de ses quelques clients. Vous perdrez en snobisme mais gagnerez en parisianisme véritable.
C'est pas demain la veille, qu'on vous prendra en flag de désamour panamien. Rentrer à Paris en plein mois d'août vous remplie d'allégresse attendrie. Votre indécrottable romantisme s'adapte parfaitement à la chaleur et au calme d'un mois d'août à Paris. Votre ville préférée vous apparaît sous un jour si beau. Vous en parcourez les rues en tous sens, notant les endroits les plus insolites, au bord des larmes à la vue d'une fontaine Wallace et passionnée par le moindre pigeon.
Vous ne faites pas de hiérarchie entre la faune d'un bar de Belleville, un créateur des Abesses et la vue imprenable depuis la Tour Eiffel : tout vous touche pourvu que ce soit labellisé " Paris sera toujours Paris ".
Pour un peu, on vous confondrait presque avec la meneuse de revue du club du troisième âge de Marne-la-Coquette ou, affublée d'une jupette et de couettes, avec une étudiante japonaise en visite. Vous êtes touriste de votre propre ville, et même de votre propre vie.
Cessez s'il vous plait d'écarquiller les yeux ainsi, vous frôlez un ridicule totalement antiparisien. Râlez un bon coup contre le serveur qui a beau avoir un accent titi du plus bel effet, vous a néanmoins renversé votre thé sur le brushing : on ne vous en voudra pas !
De même, il n'y pas que les conférenciers dans la vie : matez le vendeur à la caisse du h&m !
Rentrer à Paris en plein mois d'août vous déprime totalement. Vous avez les pieds ici mais la tête sous l'eau...de la Méditerranée.
Vous subissez déjà la vie parisienne en temps normal mais là, on frôle l'allergie.
Vous avez encore en mémoire la peau sucrée de Pedro, la douce caresse du soleil, les boites de nuit de la côte et le chant des cigales.
Vous cherchez partout un peu d'évasion.
Tout est prétexte à l'exotisme afin de prolonger un peu les vacances : vous êtes vêtue à la mode de Palavas, vous pistez les vacanciers allemands et vous transformez votre appart en mas provençal.
Ceci dit, Paris au mois d'août prend des airs de province et cela vous rassérène un peu. Vous aimez ces boutiques fermées et ces troupeaux de touristes en short.
Allez courage ! il vous reste Paris Plage pour peaufiner votre bronzage !
Mêlez-vous à la vie locale, ici aussi on a des traditions amusantes (les joutes verbales du bus 56 par exemple). Et puis quand viendra la fin de l'été, Pedro va vous rendre visite et ça m'étonnerait qu'il ne soit pas sous le charme d'une parisienne piquante et pimpante.
Rentrer à Paris en plein mois d'août vous semble tout à fait normal. Ordinaire. Votre mode de vie est totalement adapté à tous les aléas et changements saisonniers de la vie parisienne.
Les vacances c'étaient top mais vous reprenez le fil de votre vie sans plus de façon.
En bonne autochtone, vous pestez contre le chauffeur du bus, les garçons de café et le prix du Melon au Monoprix; vous adorez la chaleur et la polution, les soirées qui s'éternisent.
Votre bistrot préféré est fermé, dommage pour lui, vous en changez. Vos amis sont partis, pas de pot pour eux, vous faites les fonds de tiroir de l'amitié. Vous ne devancez pas la rentrée (à quoi ça rime de s'affoler) mais profitez des bons plans du moment (dernières soldes et anciennes expositions désertes).
Cette nonchalance blasée qui alterne avec une excitation inopinée fait le sel et le chic de la parisienne, vous maîtrisez ces codes à fond. Mais attention, vous passez parfois à côté de la vraie vie : la parigote attitude mérite parfois d'être balayée d'un bon coup de mistral. Passez la seconde, ouvrez vos chacras, traversez le périf, mettez en danger votre parisianisme qui, aussi indiscutable soit-il, est parfois un chouille relou.
Vous avez trouvé quelle parisienne aoûtienne êtes-vous ?
Si vous voulez savoir, je suis un peu tout ça, partagée entre l'envie de casser du veli'b, celle d'embrasser toutes les vendeuses du monop' ou de céder à la tentation d'un manteau (long) ou d'une paire de bottes (montantes) (j'ai bien retenu ma leçon de mode apprise du fond de mon transat) et enfin celle de reprendre Gare de Lyon le premier TGV en direction ma chère mer.
Ce test (le plus long de l'histoire du test de vacances) était le reflet de l'humeur entre deux banquettes de métro d'une parisienne sur le retour qui n'a pas perdu son parlé parigot même mâtiné d'un accent plus chantant.
Karine