Rien n’a changé depuis une semaine et pourtant la vie semble plus légère. Le quotidien est, de manière passagère, un peu plus dur encore, et pourtant nous trouvons la force de continuer, de rire et de faire mille projets pour cette année un peu particulière.
Qu’il est dur le lever depuis dix jours et pourtant assister au lever du soleil chaque matin lave l’âme et les yeux qui peinent à s’ouvrir. Tandis que la radio déverse ses flots de mauvaises nouvelles, mon regard s’évade vers le soleil qui joue à cache-cache avec les collines, révélant la dentelle encore noire des arbres pour qui le printemps n’a pas encore sonné, faisant fondre le givre qui blanchit les campagnes.
Le soir à mon retour, le festival de couleurs chatoyantes du ciel m’accompagne le long de la route. En quelques minutes le spectacle est fini, mais la nuit ne vient pas encore, pas tout de suite. Tout me paraît alors plus simple qu’il y a quelques semaines. Il faudra bien enchaîner les devoirs, les repas, les douches, les histoires, les baisers et les couchers, mais cette heure qu’on nous a chipé l’autre dimanche, je crois qu’elle est là chaque soir, au moment où l’on en a le plus besoin, allégeant nos vies, laissant ouverts les volets pour profiter des dernières secondes de clarté.
Douce illusion qui change tout, tout n’est qu’affaire d’apparences.