Les lectures pré-rentrée littéraire

Publié le 05 septembre 2008 par Chocoladdict



Tout le monde le lit, l'a lu ou va le lire, l'adore ou le déteste, je veux bien entendu parler de la trilogie Millenium . J'ai découvert que l'on pouvait lire les 3 tomes séparément, chacun ayant sa propre intrigue, même si l'on retrouve le même tandem dans chacun des romans.


Dans le cadre du prix des lectrices Elle, j'ai lu également cet été :

Mon traître

Histoire de trahison, histoire d'un pays ? Mon traître mêle la petite et la grande histoire à travers le récit d'une amitié entre un jeune luthier parisien Antoine et un vétéran irlandais de la lutte pour l'indépendance, Tyrone Meehan.

Entre actualité et histoire, entre journalisme et fiction, jamais l'Irlande n'a été contée avec un amour aussi profond. Bière brune, crachin permanent, pubs, taxis mauves, le décor est planté. Mais Antoine n'est pas un simple touriste et un voyage dans le nord du pays va définitivement changer son rapport avec l'Irlande. Rencontrant des militants de l'IRA, et fascinés par un de leur leader, Antoine prend fait et cause pour le combat des républicains catholiques. Il nous entraîne dans 30 ans de lutte irlandaise jusqu'au jour où son idéal est mis à mal par la trahison de Tyrone Meehan.

J'ai aimé être embarquée dans un pays que je ne connais pas, loin des images de cartes postales et des clichés. J'ai pris partie avec l'auteur pour les irlandais catholiques, même si derrière la religion, le vrai problème est celui de la répartition des richesses. Dommage que le personnage du luthier soit trop fictif : on a du mal à croire en lui et à s'y attacher.

Ténébreuses

Ca commence tellement gentiment que je me suis demandée si j'avais entre les mains un roman policier. Une employée municipale, chargée de régler la succession et l'enterrement de Gerda Persson, 92 ans, employée de maison chez le prix Nobel Axel Ragnerfeldt, cherche quelques détails l'aidant à retracer sa vie. Gerda Persson domestique fait de Kristoffer, un jeune homme, son unique héritier. Or elle n'a aucun lien de parenté ou d'amitié avec lui.

Peu à peu, Karin Alvtegen tisse une toile entre tous les personnages qui ont gravité autour du célèbre écrivain jusqu'à nous étouffer par la noirceur de ces destins. La réputation, la célébrité, l'inspiration, le les décisions à prendre au fil de la vie, les petits et grands manquements jusqu'au plus inconcevable, immonde, il est de question de tout cela à travers une intrigue à plusieurs voix allant crescendo dans cette descente aux enfers. Les personnages, jamais manichéens, prennent une réelle épaisseur psychologique au fil des chapitres.

Un roman puissant, déstabilisant qui nous emmène là où on ne l'attendait pas.

Ismaël a 12 ans quand la guerre civile fait irruption dans sa vie d'enfant. Fuyant le village où il habite, il ne reverra jamais sa famille vivante. Après avoir erré pendant des mois, en proie à la faim, la solitude et la violence des hommes, Ismaël se retrouve enfant soldat, conditionné par des militaires pour haïr et tuer tout ennemi, drogué pour combattre et oublier les atrocités auxquelles il est confronté. Pris en charge par un centre de rééducation, puis accueilli par un oncle qu'il ne connaissait pas, Ismaël finira par quitter le pays pour partir aux Etats-Unis lors d'un nouveau soulèvement auquel il se sait incapable de survivre.


En écrivant ses mémoires, Ismaël Beah nous prouve qu'on peut retrouver une vie après la guerre, si terrible soit-elle mais aussi après avoir été un enfant soldat abruti par la drogue et par la violence. Tout à tour abasourdi, ému, terrifié par cette tranche de vie à des années lumières d'une enfance ordinaire et sereine, on fait le vœu pieu qu'à l'avenir les enfants soient épargnés de la folie des hommes.


Depuis j'ai attaqué la prochaine sélection : 7 livres dont 3 romans, 2 policiers et 2 essais !