Franck Mancuso ( Contre Enquête, Charon), signe avec son troisième long-métrages. Après vingt années passées dans la police au Quai des Orfèvres avant de se lancer dans le cinéma, le réalisateur doit en connaitre un morceau sur le monde policier et les affaires criminelles. On aurait donc pu logiquement s'attendre à un policier réaliste, bien ficelé et à en couper le souffle... Malheureusement ce n'est pas le cas, car RIF est bel et bien un râté.
Sur la route des vacances, la femme de Stéphane Monnereau, capitaine de police à la P.J. parisienne, disparaît. Les indices semblent indiquer qu'il n'est peut-être pas étranger à cette disparition. Pour éviter d'être placé en garde-à-vue, Stéphane prend la fuite avec son fils. Désormais il devra assumer seul sa double mission : se disculper aux yeux des enquêteurs et savoir ce qui est vraiment arrivé à sa femme.
Ma première déception envers ce film a été son scénario trop mince et la caricature de notre personnage principal. Stéphane Monnereau (Yvan Attal), flic caricatural, impulsif au possible et énervant dès les premières scènes, nous emène dans sa petite enquête perso (rivalité gendarmerie et police oblige), à la recherche de sa femme disparue sur une station d'autoroute, sur le chemin des vacances. Une longue enquête qu'il veut faire en solo, souvent à coup de poings et dont le dénoument rapide, arrive d'on ne sait où. Pour moi, le scénario ne tient donc pas la route tant au niveau du personnage principal (flic hargneux, mauvais mari, mauvais père...) que du déroulement de l'histoire. Alors qu'on parle ici d'enquête voire de drame familiale, je me suis souvent ennuyée et le suspense était rarement présent. La performance des acteurs ne m'a pas vraiment convaincue et j'ai d'ailleurs été particulièrement déçue par Yvan Attal qui en fait trois tonnes, même Pascal Elbé dans le rôle du gendarme Bertrand Barthélémy tente parfois de rattraper un peu le coup.
En outre, essentiellement filmé par caméra à l'épaule, sûrement dans un souci de réalisme et de proximité des acteurs, le long métrage s'avère vite visuellement brouillon voire amateur. Ajoutez à cela la photographie de Thomas Hardmeier et vous obtiendrez une ambiance très sombre, donnant tourni et mal au crâne... J'ai d'ailleurs souvent eut l'impression de me retrouver devant un épisode d'une série policère française sur grand écran. Le réalisme du réalisateur ne se retrouve que dans les pesimistes dernières phrases inscrites sur l'écran, de quoi bien vous donner le caffard, en plus du mal de tête.
En bref, ce long-métrage m'a beaucoup déçue. Je n'ai pas du tout été convaincue par le scénario, les personnages, et la photographie trop noire : un mélange de FIB portés disparus et Section de recherche, à la Plus Belle La Vie.