(Critique) Drive - Nicolas Winding Refn

Outre les films de boxe qui savent me faire vibrer, je me rend compte que j'apprécie aussi énormément les films de voiture. Pas les films de voiture bourins sanf fond, non. Les films où les quatre roues sont présentes sans l'être réellement, comme un prolongement de nos personnages principaux et non un simple objet d'action. Je pense entre autres à Gran Torino de Eastwood et Le Boulevard de la Mort de Tarantino que j'avais absolument adorés. J'étais donc impatiente de découvrir Drive le nouveau film du réalisateur danois Nicolas Winding Refn, avec en personnage principal l'acteur fétiche de la rentrée, Ryan Gosling (Crazy Stupid Love). Ayant obtenu le prix de la meilleure mise en scène au festival de Cannes, ce long-métrage a tout pour plaire.

Synopsis : Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu'au jour où l'un des casses tourne mal et l'entraîne dans une course-poursuite infernale. Il veut se venger de ceux qui l'ont trahi...

Drive n'est pas un film d'action bête et méchant, ce n'est pas un remake de Fast & Furious, ni un film joyeux. Non décidément Refn a évité le blockbuster et a décidé de nous faire revoir nos classiques. Il nous offre un film noir, eshtétique, violent : une sorte de mélange de Reservoir Dogs et Le Boulevard de la Mort avec une pincé de Scarface. Ce sont les références qui m'ont tour à tour traversée l'esprit et qui prouvent, je pense, la force de cette réalisation.

L'ambiance est sérieuse, forte et parfois très rétro, rythmée par une musique pop absolument délicieuse ( bonus ici). La scène d'introduction est absolument incroyable avec un Ryan Gosling parfait et charismatique dans son rôle de "driver" mystérieux qui en à peine cinq minutes nous transporte totalement à Echo Park, près de Los Angeles. Malheureusement après ce premier coup d'accélérateur qui nous procure l'adrélanine d'une montagne russe le film fait preuve de certaines longueurs... Certains scènes sont légèrement trop lentes, même le soin et l'esthétique qui est apporté permet de les apprécier. Notre anti-héro n'est pas un grand bavard et l'émotion de ses rencontres passe avant tout par l'attitude des acteurs, de leurs regars et de leurs gestes. Sa relation relevant de l'impossible avec sa voisine Irène (Carey Mulligan) est présentée avec délicatesse et mélancolie où se mèlent ralentis et silences. Il est assez rare, récemment, de voir des scènes d'une telle délicatesse avec une interprétation si juste.

Au milieu de la douceur et l'esthétisme surgissent des scènes tout de même très sanglantes et violentes. Mais encore une fois l'ambiance générale du long-métrage créée par Refn et ses acteurs permet qu'elle ne soit pas choquante pour être choquante, mais plus pour révéler une réalité et la soufrance de personnages.

Drive est tout simplement un excellent film qui ne peut pas laisser indifférent et qui trouve son public. Malheureusement j'ai eu parfois du mal avec certaines lenteurs et scènes d'une violence trop frontale. Dans tous les cas, on ne peut nier la force du long-métrage qui est digne de certains grands classiques. Ryan Gosling nous prouve qu'il est assurément un acteur très prometteur à suivre de près.