Ca y est, je l'ai fait ! Je me suis fait tatouer une jolie colombe sur l'épaule droite, au niveau de l'omoplate.
J'ai beaucoup hésité, eu peur du côté définitif de mon acte mais je l'ai fait tellement je le voulais ! Le rendez.-vous était pris pour 2 semaines après ma décision. J'ai alors eu le temps d'intégrer mon choix et je peux dire que cette colombe était déjà à 50 % inscrite dans mon corps avant qu'elle ne le soit dans la réalité. Alors, quand je me suis rendue chez le tatoueur, ce vendredi 29 février 2008, je me sentais prête même si des angoisses sont montées juste avant de me rendre à mon rendez-vous.
Mon désir d'avoir un tatouage se heurtait à tant de peurs qui m'ont fait prendre conscience encore plus profondément de la relation qui me lie à mon corps et de l'impact, encore actuel, de mon éducation. J'ai grandi en intérgrant deux choses profondément : que mon corps ne m'appartient pas parce qu'il appartient à ma mère et que mon corps et sa beauté ne doivent pas être touché et abimés par un acte volontaire de ma part. Ces deux aspects de ma relation à mon corps m'ont beaucoup travaillés depuis que ce désir de tatouage est devenu vraiment fort. Je me suis trouvée confrontée de plein fouet à ces interdits d'être et de posséder pour corps. Sont remontés alors des peurs "stupides" de faire du mal à mon corps contre l'avis de ma mère, dont je sais qu'elle n'approuverait pas du tout mon désir de tatouage, qui, à cause de cet acte, serait amenée à me rejeter et à ne plus m'aimer. Car, il semble qu'à l'intérieur de moi, j'ai intégré que ma mère m'aime pour mon corps et que si celui-ci ne lui convient plus et que j'ai le malheur de lui désobéir en me le réappropriant, alors elle me rejetera. Paradoxalement, c'est déjà fait puisque je ne la vois plus depuis plusieurs années et qu'elle n'a jamais pris l'initiative de me montrer qu'elle avait envie de renouer contact.
Alors je me retrouve bêtement à demander à Marie, mon amoureuse, si elle m'aime toujours même avec mon tatouage. Je ne vous cache pas qu'elle a du mal à comprendre mes inquiétudes mais que, gentiment parce qu'elle est si compréhensive et aimante, elle me rassure.
Me voilà donc toute contente d'avoir pu me faire faire ce beau tatouage qui s'est imposé à moi chez le tatoueur et de me rendre compte que je suis toujours aimable et que je peux me réapproprier lentement et surement ce corps qui est le mien. Bien sur, mon esprit s'inquiète de savoir si jele revendiquerai toute ma vie mais le fait de lui avoir donné sens, profondément, devrait aider.
Colombe tribale : rite initiatique de réappropriation de mon corps et de ma liberté d'être, de vivre, d'aimer au travers de ce corps qui me donne tant de plaisirs !